Et hop ! Après Territoires de progrès, la Fédération progressiste, En Commun, Refondation républicaine et Demains, la gauche macro-compatible donne naissance au collectif des sociaux-démocrates réformateurs (SDR), fruit d’une nouvelle scission…

Les amateurs de drames, de trahisons, de scissions et de luttes picrocholines peuvent lire le cultissime Astérix chez les Goths et les conflits stériles entre Téléféric, Cloridric, Electric, Passmoilcric, Liric, Satiric ou Casseurdebric. Mais ils peuvent aussi prêter attention aux folles aventures de la gauche macroniste qui n’en finit pas de s’entredéchirer.

Ligne autonomiste

Tout commence en janvier 2020 avec la naissance de Territoires de progrès (TdP), lancé pour incarner "un pôle social de la majorité" voire, une social-démocratie à la française. Et accessoirement faire contrepoids à l’aile droite incarnée par Agir puis Horizons, crémerie d’Édouard Philippe. L’initiative est louable, Emmanuel Macron devant ses succès électoraux aux électeurs venus du centre gauche. Mais, contrairement aux transfuges de LR, la structuration du bord opposé piétine : pas de groupe parlementaire à l’issue des législatives, pas de chef fort, pas de ministre pleinement engagé, pas de ligne politique claire et des poids lourds qui prennent leurs distances à l’instar de Clément Beaune. Bref, la situation n’est guère brillante et fait fuir adhérents et responsables politiques.

Pour connaître les derniers départs, il suffit de lire un courriel envoyé le 17 novembre par de nouveaux mécontents. Intitulé "Territoires de progrès a quitté la refondation de la gauche, nous quittons TdP". Les auteurs que l’on peut qualifier "d’autonomistes" refusent de valider la "fusion politique au sein de Renaissance déjà effective à l’Assemblée nationale et dans les statuts de Renaissance". Ils prennent donc acte du "renoncement de la direction actuelle de participer à une refondation de la gauche sociale-démocrate dans notre pays". Parmi les frondeurs : Gilles Savary, ancien député PS de Gironde qui faisait partie des premiers fondateurs de TdP, Roland Ries, ancien maire PS de Strasbourg, ainsi qu’une poignée d’anciens députés socialistes et de délégués départementaux.

Plus de partis que de membres ?

Que vont faire les rebelles ? Vont-ils créer leur propre mouvement politique ? Après tout, la gauche Macron compatible n’est plus à une structure près. Depuis avril 2022, TdP est concurrencé par la Fédération progressiste lancée par François Rebsamen qui regroupe plusieurs autres membres peu connus du quinquennat Hollande tels que Juliette Méadel et Thierry Repentin. À cela s’ajoutent Refondation républicaine de Jean Pierre Chevènement, En Commun de Barbara Pompili, les socialistes anti Nupes ou Demains, autre parti né le mois dernier d’une première scission. Pour le moment, les sécessionnistes ont annoncé la création d’un "collectif des sociaux-démocrates réformateurs (SDR)". Visiblement, le but serait "d’engager des discussions avec la Fédération progressistes". Une chose est certaine, le congrès de Territoires de progrès prévu à Marseille le 26 novembre risque de se dérouler dans une chaude ambiance …

Lucas Jakubowicz

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