Une relative stabilité, peu de débauchages, des ministres et des députés promus : voici les principales informations sur le nouveau gouvernement.

Palais de l’Élysée, 16h20. Comme c’est le cas depuis cinq ans maintenant, Alexis Kohler, inamovible secrétaire général de l’Élysée, annonce la composition d'un gouvernement et égrène les noms des nouveaux membres de l'exécutif. Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont fait monter en grade plusieurs membres des anciens gouvernements qui ont plus que fait leurs preuves. Plus "mature", le macronisme n’a plus besoin de faire appel à des personnalités venues de l’extérieur.

Attal, Lecornu, de Montchalin, Pannier-Runacher, Dussopt, Grégoire… de nouveaux promus

Gabriel Attal, jusqu’ici porte-parole du gouvernement, est le nouveau ministre délégué chargé des Comptes publics. Si l’intitulé est terne, il s’agit néanmoins d’un "poste tremplin" qui mène bien souvent à une promotion express. Gérald Darmanin et Olivier Dussopt peuvent en témoigner. Olivia Grégoire, communicante de formation, devient porte-parole du gouvernement. Retrouvez son portrait ici.

Parmi les autres "jeunes pousses" récompensées, Sébastien Lecornu, 35 ans, devient ministre des Armées et devra gérer un budget en hausse constante. Officier de réserve, influent à droite, il dispose d’un poids politique important qui devrait encore s’étoffer.

Signal important envoyé à l’aile gauche, Olivier Dussopt continue son ascension. Après un passage réussi aux Comptes publics, l’ancien socialiste, désormais à la tête de Territoires de Progrès, est propulsé au ministère du Travail où il était pressenti. C’est lui qui devra s’occuper de la très sensible réforme des retraites. Promotion également pour Brigitte Bourguignon qui prend les manettes du ministère de la Santé en lieu et place d’Olivier Véran chargé des Relations avec le Parlement où il prend la place du Modem Marc Fesneau qui s'installe à l'Agriculture.

Pour mener à bien la politique environnementale sont nommées deux ministres qui ont fait leurs preuves : Amélie de Montchalin est chargée de la planification écologique, Agnès Pannier Runacher de la Transition énergétique. Retrouvez plus d’informations sur l’article suivant. Notons l’absence de Julien Denormandie. Le ministre de l’Agriculture, fidèle d’entre les fidèles, dont le nom revenait pour de nombreux postes a choisi de se consacrer à sa famille.

Plus "mature" le macronisme n'a plus besoin de faire appel à des personnes venues d'autres partis

Peu de débauchages

Par rapport aux précédents, le nouveau gouvernement se caractérise par un faible nombre de débauchages. Ce qui est logique. D’une part, le président de la République dispose désormais d’un vivier de "ministrables" qu’il peut faire monter en grade ou à qui il peut donner un premier poste. D’autre part, les électorats LR et PS sont désormais réduits à la portion congrue. Toutefois, deux entrées au gouvernement sont à noter : Damien Abad, ancien président du groupe LR à l’Assemblée nationale est nommé ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées. Christophe Béchu, maire d’Angers et proche d’Édouard Philippe, est pour sa part ministre délégué chargé des Collectivités locales. Il s’était déjà rapproché de la majorité depuis les municipales.

Des profils "experts"

Politique certes, mais aussi technique. La table du premier Conseil des ministres accueillera des profils spécialisés. Ainsi, Catherine Colonna, diplomate de carrière, actuelle ambassadrice de France à Londres, succède à Jean-Yves Le Drian au Quai d’Orsay. Une nomination surprise pour la chiraquienne. Pour le poste de ministre de la Culture, Elisabeth Borne fait confiance à Rima Abdul Malak, jusqu’alors conseillère culture auprès d’Emmanuel Macron.  Découvrez son portrait ici. Autre nomination surprenante : Pap Ndiaye. L’universitaire spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis succède à Jean-Michel Blanquer à l’Education nationale. Un symbole fort pour cette incarnation de la méritocratie républicaine fils d’une agricultrice de la Beauce et du premier ingénieur africain diplômé de l’école des Ponts-et-Chaussées.

Des députés récompensés

Parmi les nouveaux entrants, notons également la présence de députés fidèles et récompensés. Député de Paris et délégué général d’En marche qu’il est parvenu à structurer, Stanislas Guerini intègre le gouvernement Borne au poste de ministre de la Fonction publique. Figure du "nouveau monde" Yaël Braun-Pivet, députée des Yvelines et présidente de la commission des Lois devient ministre de l’Outre-mer.

Une certaine stabilité

D’une manière générale, la nouvelle équipe gouvernementale se caractérise par une certaine stabilité. Certains ministres restent à leur poste. Ainsi, Bruno Le Maire demeure aux commandes de Bercy, son maroquin comprenant désormais "souveraineté industrielle et numérique". Autre poids lourd de la macronie, Gérald Darmanin conserve la Place Beauvau. Dans les portefeuilles régaliens, Éric Dupond-Moretti conserve son bureau de Garde des Sceaux. Enfin, Clément Beaune est conforté dans son poste de ministre des Affaires européennes où il continuera à officier alors que la France assure la présidence tournante de l’UE.

Lucas Jakubowicz

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