Si le PS et les Verts peuvent se satisfaire des régionales, le plus dur reste à venir : savoir autour de qui le rassemblement doit se faire pour l’élection présidentielle.

À l’instar de LR, la gauche socialiste a capitalisé sur son ancrage local et prouve qu’elle est toujours en vie. Les Verts, pour leur part, réussissent leur troisième scrutin d’affilée après les européennes et les municipales. Les deux forces parviendront-elles à s’entendre ?

Le PS conserve ses bastions, EELV creuse son sillon

Cinq sur cinq. Le PS est parvenu à garder toutes ses régions de manière confortable. Pas si mal pour un mouvement que certains jugent sur le déclin. La sortante la mieux réélue de l’Hexagone est d’ailleurs la socialiste Carole Delga, qui a recueilli 57,8% des suffrages en Occitanie.

Du côté des écologistes, le cru 2021 est également satisfaisant. Dans pratiquement toutes les régions, EELV a gagné du terrain, parfois de manière impressionnante. Ainsi, en Auvergne Rhône-Alpes, malgré la candidature de l’ancienne ministre socialiste de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, l’écolo Fabienne Grébert obtient un encourageant 14,5% au premier tour (contre 6,9% pour son parti en 2015). En Nouvelle-Aquitaine, en Bourgogne Franche-Comté, en Centre Val-de-Loire ou en Pays de la Loire (où se présentait l’ancien écolo rallié à la Macronie François de Rugy), les Verts doublent leurs résultats. En Ile-de-France, Julien Bayou termine premier à gauche avec 12,97%, devant la socialiste Audrey Pulvar et l’Insoumise Clémentine Autain. Les états-majors verts, socialistes et insoumis peuvent tirer de ces résultats plusieurs enseignements en vue des prochaines échéances, notamment la présidentielle de 2022.

Les socialistes leaders de la gauche ?

Première leçon : une large union de la gauche mélangeant socialistes, Verts et Insoumis ne semble pas être une recette gagnante. Dans les Hauts-de-France, véritable laboratoire de ce type d’alliance, l’eurodéputée EELV Karima Delli n’a séduit que 18,97% du corps électoral dans cette ancienne place-forte de la gauche ouvrière. Au second tour en Ile-de-France, LFI et PS se sont ralliés comme promis au secrétaire national d’EELV Julien Bayou. Bonne nouvelle, les reports de voix sont très bons puisque la liste unitaire obtient plus de voix au second tour que l’ensemble des forces de gauche au premier. Ce pactole de 789 666 électeurs reste toutefois inférieur aux 1,5 million de bulletins de vote glanés par le socialiste Claude Bartolone en 2015.

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure parle de "plafond de vert"

Ce qui conduit au second enseignement : les Verts ne semblent pas les mieux placés pour rassembler à gauche. Preuve en est dans les Pays de la Loire, seule région susceptible de basculer. L’écologiste Matthieu Orphelin, ancien de LREM, a devancé de peu le socialiste Guillaume Garot le 20 juin. Logiquement tête de liste une semaine plus tard, il n’est pas parvenu à menacer la sortante Christelle Morançais (46,5% contre 34,9%). Les raisons sont floues : est-ce lié au manque d’expérience du parti ? Aux gaffes de leurs maires ? Aux accusations en islamo-gauchisme ? Aux tendances « woke » ?

Pour le PS, la conclusion est limpide. C’est au parti à la rose de conduire les listes d’union de la gauche aux prochaines échéances. Le premier secrétaire du parti à la rose, Olivier Faure, ne s’est pas privé de le rappeler en expliquant que "les socialistes étaient les plus crédibles pour conduire les rassemblement" et qu’une tête de liste EELV se heurtait à un "plafond de verre, ou même un plafond vert".

Lucas Jakubowicz

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