Ce n’est qu’une gifle anodine et probablement peu douloureuse qui a claqué sur la joue d’Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Tain-l’Hermitage dans la Drôme ce mardi 8 juin. Mais elle en dit beaucoup sur l’état d’une société française bien mal en point.

Ce n’est qu’une gifle anodine et probablement peu douloureuse qui a claqué sur les joues d’Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Tain l’Hermitage dans la Drôme ce mardi 8 juin. Mais elle en dit beaucoup sur l’état d’une société française bien mal en point.

Quelque part, c’est naturel : un président de la République ne peut pas faire l’unanimité. Et dans les repas de famille, les soirées entre amis, les discussions autour d’un comptoir ou d’une machine à café, les Français ont probablement déjà pensé "en foutre une" au chef de l’État qu’il soit de droite, de gauche ou, comme Emmanuel Macron, attaché à aucune étiquette.

Seulement personne n’avait osé. Pour paraphraser François Fillon : "Qui aurait imaginé gifler le général de Gaulle ?". Comment en sommes-nous arrivés là ? Certains argueront que depuis plusieurs années, la fonction présidentielle à force de communication, s’est désacralisée. Peut-être. La réalité semble se trouver ailleurs.

À l’école, dans les familles, dans les tribunaux, bref partout dans la société, les règles de bienséance, de politesse, de morale ne sont plus rien. Tout est relatif. Le professeur n’est plus supérieur à l’élève ou aux parents, les délinquants ne sont pas suffisamment punis. Les autorités, qu’elles soient scientifiques ou administratives, ne sont plus écoutées et se retrouvent contestées par des complotistes de tout bord ou des responsables politiques prêts à toutes les bassesses pour grapiller des voix (effigies de Macron brûlées en présence d’élues de gauche déguisées en ouvrières par exemple, policiers houspillés par Jean-Luc Mélenchon lors d’une perquisition).

À cela s’ajoutent notre chute vertigineuse dans les classements scolaires, la "déconstruction" de règles immuables, le déclin de l’appartenance à une nation représentée par un président élu à qui l’on doit du respect sans partager ses opinions. En bref, la France tend de plus en plus vers l’idiocratie. Un régime qui se caractérise notamment par le nihilisme. Gifler un président est un acte nihiliste, qui, espérons-le, sera très sévèrement sanctionné.

Lucas Jakubowicz

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