Lycées, sécurité, transports, dette… Selon le premier vice-président du conseil régional d’Ile-de-France, Valérie Pécresse peut se reposer sur un bilan solide pour briguer sa succession et séduire les indécis.

Décideurs. Selon un sondage Harris Interactive, une gauche unie pourrait battre Valérie Pécresse au second tour des régionales. Cela vous surprend ?

Othman Nasrou. Précisons tout d’abord qu’il s’agissait d’un sondage de second tour alors que Valérie Pécresse n’était même pas encore entrée en campagne. La commission des sondages a d’ailleurs critiqué EELV pour la diffusion de ce sondage. Toutefois, le risque d’une victoire de la gauche alliée à l’extrême-gauche est réelle, et ce serait une catastrophe pour la Région. Seule Valérie Pécresse peut éviter cela et maintenir la Région sur de bons rails.

Quels axes votre liste compte-t-elle mettre en avant durant la campagne ?

Nous allons mener campagne d’abord sur notre bilan dont nous pouvons être fiers. Les différentes enquêtes montrent d’ailleurs que plus de 60% des Franciliens reconnaissent l’excellent travail mené par Valérie Pécresse. La région est bien gérée, la dette est stable, nous avons économisé 2 milliards d’euros qui ont été réinvestis, rénové 650 rames qui sont vidéo-protégées, ainsi que modernisé et sécurisé les gares. Depuis 2015, le budget sécurité a été quintuplé et le budget moyen d’investissement dédié à un lycéen est en hausse de 45% par rapport à l’ancienne majorité. Ces chiffres ne sont qu’une partie des mesures concrètes que nous avons déployées sur l’ensemble du territoire régional. Notre stratégie, c’est la politique par la preuve. Chaque Francilien, peu importe son bord politique, peut mesurer dans sa vie quotidienne le travail accompli.

Quelles seraient, selon vous, les conséquences de la victoire de la gauche en Ile-de-France ?

Ce serait un retour en arrière préjudiciable pour tous les Franciliens. Lorsque nous avons repris la région, la dette avait été multipliée par trois en dix ans, 21 000 places manquaient dans les lycées dont un tiers étaient vétustes, et la flotte de bus était à 95% diesel. Aujourd’hui, nous voyons bien qu’une bonne partie de la gauche porte des thèses indigénistes et racialistes incompatibles avec la nécessité de rassembler tous les Franciliens dans le respect des valeurs républicaines. On voit aussi que c’est la démagogie qui est à l’œuvre, à tel point que même les écologistes reconnaissent que la gratuité des transports, idée phare des socialistes, est une idée absurde ! Dans ces conditions, une victoire de la gauche serait une catastrophe.

Quel regard portez-vous sur la liste LREM menée par Laurent Saint-Martin ?

Je ne comprends pas la démarche. À mon sens, elle n’incarne pas d’offre claire, n’a pas de sens et n’existe que dans une logique politique nationale. L’histoire montre que cela marche rarement. La meilleure preuve est que de nombreux élus du Modem ou de maires pourtant soutiens d’Emmanuel Macron, comme Delphine Burkli ou Frédéric Valletoux, soutiennent aujourd’hui Valérie Pécresse grâce à la qualité de son travail et à sa capacité à rassembler.

Le RN constitue-t-il une menace ?

Ce parti a souhaité nationaliser la campagne et mettre en avant l’une de ses jeunes têtes d’affiche, Jordan Bardella. Les électeurs ont compris que, ces dernières années, le RN n’a pas été au service des Franciliens. Tenir un discours permanent contre l’insécurité mais refuser de voter le bouclier de sécurité que nous avons mis en place, cela montre que le RN prospère sur les problèmes : en réalité il ne s’y attaque pas car il n’a pas intérêt à les résoudre. C’est Valérie Pécresse qui incarne le vote utile.

Propos recueillis par Lucas Jakubowicz

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