Le parti socialiste s’apprêterait à "débrancher" Audrey Pulvar. Un nom surprise sortirait du chapeau, celui de Manuel Valls qui retrouverait son parti d’origine.

Retour au bercail pour l’ancien premier ministre ? Selon les dernières informations qui fuitent du parti socialiste, c’est plus que probable. La dernière sortie d’Audrey Pulvar, candidate pour le moment officielle, sur les réunions réservées aux personnes de couleur a été très fraîchement accueillie par l’opinion publique, y compris par l’électorat socialiste. Depuis quelques jours, Anne Hidalgo ne décolère pas contre l’ancienne journaliste qu’elle a pourtant incitée à se lancer en politique. En politicienne expérimentée, elle semble avoir pris conscience qu’Audrey Pulvar s’est "grillée". Pour éviter l’incendie, mieux vaut la débrancher. La situation est urgente puisque, selon les derniers sondages (effectués avant la polémique), le PS serait crédité de 11% au premier tour contre 25% lors des dernières régionales. Reste à trouver un plan B.

Mâle alpha pour plan B

La solution pourrait venir d’un banni qui ferait un come-back retentissant : Manuel Valls. Un homme clivant qui possède toutefois le CV adéquat pour présider la plus riche région de France qui pèse 30% du PIB de l’Hexagone : ancien ministre de l’Intérieur et premier ministre, son expérience peut rassurer les Franciliens. L’homme de 58 ans peut également se targuer d’une excellente implantation locale puisqu’il fut maire d’Evry pendant onze ans, député de l’Essonne dix ans et vice-président du conseil régional quatre ans.

Gauche à l’ancienne

Sur le fond, Manuel Valls serait prêt à défendre le projet PS tel qu’il est actuellement, notamment la mesure phare : la gratuité des transports en commun. Sur la forme, en revanche, il y a tout lieu de s’attendre au retour d’une ligne dure sur les questions de sécurité, d’identité et de laïcité.

Manuel Valls espère régler ses comptes avec une majorité qui n'a jamais répondu à ses appels du pied

Les stratèges du parti à la rose semblent avoir pris acte de leurs divergences de fond avec LFI ou EELV. Le salut viendrait donc d’un repositionnement que certains qualifieraient de droitisation. "Politiquement, cela fait sens", estime Pierrick Monin, professeur de sciences politiques à l’université de Montauban et auteur de La gauche ou les gauches ?. Selon lui, "les socialistes ont pris acte qu’il ne servait à rien de copier les Verts et les Insoumis. Leurs électeurs ne sont pas prêts à changer de crèmerie". La candidature Valls devrait sonner le glas des œillades à la gauche de la gauche. Désormais, ce sont les électeurs macronistes qui feront l’objet d’une attention toute particulière.

Vengeance contre la Macronie ?

Par cette manœuvre, il est probable que Manuel Valls souhaite "régler ses comptes" avec la majorité qui n’a jamais répondu à ses appels du pied. Malgré des déclarations d’amour et de loyauté à l’égard d’Emmanuel Macron, il n’a jamais obtenu ne serait-ce qu’un secrétariat d’État. Seulement un siège à l’Assemblée nationale. Peu, trop peu pour l’ombrageux Catalan qui s’est rabattu, en vain, sur la mairie de Barcelone. Certains proches jurent qu’il n’a jamais digéré cette humiliation et que sa possible candidature serait liée à une opposition frontale au Président. Cela fait un point commun avec Olivier Faure. Prochaines étapes de "l’opération Valls" ? Avaliser officiellement sa candidature par le bureau national puis débaucher des colistiers de Laurent Saint-Martin, candidat LREM. En bon Franco-Espagnol, Manuel Valls le sait : la vengeance est comme le gaspacho, ça se déguste froid.

Lucas Jakubowicz

PS : bien évidemment, il s'agit d'un poisson d'avril !

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