Des écologistes qui triomphent, socialistes et droite traditionnelle qui gardent leurs bastions, des alliances LREM-LR qui capotent, des poids lourds de la majorité qui s'imposent... Voici les principaux résultats à retenir.

Paris : victoire sans surprise pour Anne Hidalgo

La maire sortante est réélue à la tête de la capitale. D’après Ipsos, la candidate de Paris en commun récolte 49,3% des suffrages devant Rachida Dati 32,7% et Agnès Buzyn 13,7%. La gauche parisienne visait la conquête de deux arrondissements le Ve et le IXe. Les maires sortantes, Florence Berthout et Delphine Bürkli y sont réélues sous la bannière LREM. Le nouvel arrondissement de Paris Centre est entre les mains de Paris en commun grâce à la victoire d’Ariel Weil.

Marseille : la fin de l’ère Gaudin

À la tête de la cité phocéenne depuis 1995, Jean-Claude Gaudin ne se représentait pas, mais avait désigné une dauphine, la présidente du conseil général des Bouches du Rhône Martine Vassal. Confrontée à une gauche unie autour de Michèle Rubirola et son Printemps marseillais (PS, PCF, EELV, LFI et collectifs citoyens), en proie à un dissident LR (Bruno Gilles) et à un RN en forme, la dauphine s’est inclinée. Michèle Rubirola obtiendrait 39,9% des voix, Martine Vassal 29,8%, Stéphane Ravier 19,8% et Bruno Gilles 6,2%

Lyon : les tensions chez LREM font gagner les Verts

Au début de la campagne électorale, la capitale des Gaules était l’une des principales cibles de LREM et Yann Cucherat, candidat adoubé par Gérard Collomb, pouvait l’emporter. C’était sans compter la candidature dissidente de Georges Képénékian, ancien maire par intérim lorsque Gérard Collomb était ministre de l’Intérieur. Unis, les Verts et la gauche l’emportent avec 50,8% et Grégory Doucet devient maire de Lyon. Les écologistes devraient également remporter la métropole. À Lyon comme à Strasbourg et Bordeaux, les alliances LREM-LR se sont avérées des échecs cuisants.

Lille : Martine Aubry sur un fil

Le nom du futur maire de Lille a changé plusieurs fois au cours de la soirée. C’est finalement Martine Aubry qui conserve son siège avec une infime avance de 227 voix face à Stéphane Baly, candidat d’EELV.

Toulouse : la ville rose ne passe pas au vert, Le maire centriste sortant, Jean-Luc Moudenc, conserve l’hôtel de ville avec 51,6% des voix face au vert Antoine Bernard.

Bordeaux : la droite vaincue. Une première depuis 1947

La ville de Bordeaux était ancrée à droite depuis 1947 avec deux maires à l’exceptionnelle longévité : Jacques Chaban-Delmas et Alain Juppé. La tradition est brisée, le candidat EELV Pierre Hurmic l’emporte avec 46% des voix contre l’héritier d’Alain Juppé, Nicolas Florian (44%). L’alliance avec LREM aura, semble-il, été contreproductive. Notons les 9% de Philippe Poutou, l’ancien candidat du NPA à la présidentielle de 2017.

Dijon, Le Mans : les éléphants ont la vie dure

Figures incontournables du PS des années Hollande, François Rebsamen et Stéphane Le Foll sont tous les deux réélus dans leurs fiefs de Dijon et du Mans. Ils obtiennent respectivement 43,5% et 63,3% des suffrages. Avec Martine Aubry, ils prouvent que les éléphants ont la vie dure, a fortiori lorsqu’ils sont ancrés dans un territoire depuis des années.

Nancy bascule à gauche

C’était l’un des seul duel "droite gauche" conforme aux règles de l’ancien monde. Le maire sortant Laurent Hénard était opposé au socialiste Mathieu Klein. C’est ce dernier qui l’emporte avec 54,3%. Le parti socialiste est certes mal en point, mais il est encore capable de conquêtes.

Le centre droit perd Annecy

25 voix. C'est avec une infime avance que le candidat EELV François Astorg renverse le maire sortant Jean-Luc Rigault. Un séisme dans un fief de centre-droit peu réputé pour donner ses suffrages à la gauche. Le candidat écolo a bénéficié du ralliement de la candidate LREM locale.

Le Havre : ça passe pour Edouard Philippe.

Le duel était annoncé serré, il ne l’a pas été. Le premier ministre l’emporte largement face à son concurrent de gauche avec 58,8% des voix. Une défaite aurait sans doute signifié son départ de Matigon. Son score est désormais entre les mains d’Emmanuel Macron.

Perpignan passe au RN. C’était le principal espoir de victoire du parti de Marine Le Pen. Malgré un front républicain, le maire LR sortant n’aura pas réussi à vaincre le frontiste Louis Aliot obtient 53% des voix. Le RN va donc gérer une ville de 121 000 habitants pour la seconde fois de son histoire après Toulon.

Strasbourg : les verts l’emportent envers et contre tous

Après Bordeaux et Lyon Strasbourg. Les unions LREM-LR ont eu pour seul effet de faire gagner la gauche. L’alliance entre le candidat LREM Alain Fontanel et le LR Jean-Phillipe Vetter n’aura pas suffit. L’écologiste Jeanne Barseghian arrivée en tête au premier tour confirme l’essai au second : 42,5% des voix contre 34,2% pour Alain Fontanel. Le reste est propriété de la socialiste Christine Trautmann qui a préféré concourir seule que s’allier à l’un des deux autres candidats.

Saint Denis : le PCF perd son plus gros fief

C’était la plus grosse commune encore gérée par le PCF qui régnait sur la ville depuis la Libération. De rouge, la commune du 93 passe au rose. Le candidat PS Mathieu Hanotin l’emporte avec 59% des suffrages contre 41 pour Laurent Russier, l’édile sortant.

Pau : Bayrou prophète en son pays

A la peine lors des municipales la majorité a pu compter sur l'ancrage de ses poids lourds. Après Gérard Darmanin à Tourcoing au premier tour, Edouard Philippe au Havre au second, François Bayrou a lui aussi goûté à la victoire. Il garde Pau (55,5%) face au PS mené par Jérôme Marbot.

Lucas Jakubowicz

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