Voici les points les plus importants du discours prononcé à l'Assemblée nationale par le Premier ministre le 28 avril.

Pourquoi déconfiner ? Édouard Philippe l’a déclaré dès le début de son discours : "le virus va continuer à circuler, nous devons apprendre à vivre avec". Mais, "le pays ne peut rester confiné durablement » sous peine "d’écroulement". Depuis le 8 avril, le nombre de cas diminue, il est donc temps de déconfiner "mais progressivement".

Un déconfinement géographiquement variable : Des négociations arrêteront la semaine prochaine les modalités du déconfinement. Ce qui est certain, c'est que tous les départements ne seront pas logés à la même enseigne puisque "la circulation du virus n'est pas uniforme sur tout le territoire, il faudra adapter notre stratégie localement".

Le 7 mai, le gouvernement présentera au quotidien une carte des départements avec deux catégories, rouge et verte. Dans les départements rouges, le confinement sera plus strict. Trois critères seront pris en compte : "Le nombre de nouveaux cas sur une période de sept jours, les capacités hospitalières, le système de traçage des chaînes de contamination". 

Masques dans les établissements scolaires : Le déconfinement passe par la réouverture des établissements scolaires dans des conditions très strictes. Si des "masques seront distribués à tous les enseignants" et qu'ils seront "obligatoires pour les collégiens et les lycéens", ils seront "prohibés" pour les élèves de maternelle. Les écoles ne pourront pas scolariser plus de 15 élèves par classe, ce qui laisse supposer que les parents seront libres de garder leur progéniture chez eux.

Le cas des crèches : Les crèches seront également rouvertes mais, elles ne pourront pas accueillir plus de dix enfants ou "des groupes de dix enfants si les enfants ne se croisent pas". Le Premier ministre a indiqué qu'il souhaitait que les enfants de soignants, d'enseignants ou de parents qui ne peuvent télétravailler soient prioritaires.

Date d'ouverture des collèges et des lycées : Sur ce point, tout dépendra de l'évolution de la maladie. Pour le moment, "à compter du 18 mai, mais seulement dans les départements où la circulation du virus est faible, nous pourrons envisager d'ouvrir les collèges". C'est fin mai que la décision d'ouvrir les lycées en juin sera prise. L'exemple de l'Allemagne qui a projeté d'ouvrir ses établissements scolaires avant de faire, en partie machine arrière, prouve que les dates peuvent encore changer.

Réouverture des commerces : La date du 11 mai est attendue par de nombreux commerçants qui pourront reprendre leur activité en respectant les gestes barrières. Ils seront en droit, mais pas dans l'obligation d'exiger le port du masque.

Les cafés et les restaurants resteront en revanche fermés, tout comme les centres commerciaux de plus de 40 000 m2 car leur clientèle n'est pas limitée "au bassin de vie". L'autorisation des marchés sera à nouveau la norme, mais, maires et préfets auront un droit de veto.

700 000 tests par semaine : A partir du 11 mai, le chef du gouvernement a affirmé que la France sera en capacité de mener 700 000 tests par semaine grâce à une collaboration entre les laboratoires publics et privés. Si une personne est testée positive, "les cas contacts seront testés et le cas échéant, isolés". Dans chaque département, des "brigades" seront chargées de vérifier que les cas contacts soient testés et isolés. Les tests constituent une arme de premier ordre pour combattre le virus. Les pays qui ont le plus testé leur population sont ceux qui sont le plus épargnés.

Isolement : L'isolement des personnes contaminées est le pincipal chantier du déconfinement. La mesure n'est "pas une punition", elle est indispensable pour "casser la chaîne de transmission". Les personnes testées positives au Covid-19 auront deux choix : s'isoler chez elles, ce qui suppose également l'isolement de tout le foyer. Mais un système d'isolement dans des hôtels réquisitionnés est aussi à l'ordre du jour. Ce modèle a parfaitement fonctionné à Taiwan ou à Singapour.

Tracking : Le Premier ministre a confirmé que l'exécutif planchait sur un système de tracking dont le fonctionnement est encore en cours d'élaboration.. Il fera bel et bien l'objet "d'un vote spécifique et d'un débat spécifique". Aucune date précise n'a été donnée.

Sports et grands rassemblements : Les amateurs de concerts estivaux vont faire grise mine. Les supporters de l'Olympique de Marseille peuvent se réjouir puisque les voilà qualifiés en Ligue des champions. Le Premier ministre a officiellement déclaré que : "les grandes manifestations culturelles et sportives, notamment les festivals, ne pourront se tenir avant le mois de septembre". Résultat : "La saison 2019-2020 des sports professionnels, notamment celle de football, ne pourra plus reprendre".

La fin des attestations ? Qu'elles soient sur papier ou sur Smartphone, les attestations de déplacement ne disparaîtront pas totalement le 11 mai. Selon Édouard Philippe, "il sera à nouveau possible de circuler sans attestation". Certes. Mais celle-ci restera en vigueur pour "les déplacements à plus de 100 km du domicile, qui resteront possibles que pour un motif familial, impérieux ou professionnel". 

Masques pour tous : La France devrait, le 11 mai, suivre la voie de nombreux pays : "Le port du masque sera rendu obligatoire pour tous dans tous les transports, métros comme bus". D'après Édouard Philippe, l'Hexagone comptera suffisamment de masques. Pour les plus démunis, des distributions seront mises en place par l'intermédiaire des CCAS.

Lucas Jakubowicz

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