Sans surprise, les députés britanniques viennent de rejeter le plan de Theresa May. Un vote de confiance devrait suivre.

On s’y attendait : c’est non. Conformément aux pronostics des dernières semaines, l’accord négocié en novembre dernier par Theresa May avec les membres de l’Union européenne sur le Brexit vient d’être rejeté par les députés britanniques. Seul relatif élément de surprise : la proportion écrasante dans laquelle il l’a été. Seuls 202 députés ayant voté pour et 432 contre, dont, comble du désaveu pour Theresa May, 118 députés conservateurs sur les 317 que compte son camp. Pour la Première ministre britannique qui, jusqu’au bout, se sera efforcée de convaincre les membres du Parlement que cet accord était le seul possible et que, sans lui, le Royaume-Uni s’exposerait, le 29 mars prochain, à une sortie de l’Union sans accord, le coup est rude.

Défaite catastrophique

Et ses conséquences pourraient encore s’alourdir à la suite du vote de confiance dont elle devrait faire l’objet dans les prochaines vingt-quatre heures, Jeremy Corbyn, le chef du parti travailliste, ayant déposé une motion de censure contre elle immédiatement après le résultat du vote qu’il a qualifié de « défaite catastrophique » pour le gouvernement ; « la plus grande depuis les années 1920 ».

À Bruxelles, l’inquiétude est palpable face aux possibles conséquences de ce vote survenu à moins de dix semaines de la date officielle du divorce avec le Royaume-Uni. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a commenté l’événement d’un tweet laconique : « Si un accord est impossible et que personne ne veut d’un no deal, qui aura enfin le courage de dire quelle est l’unique solution positive ? ». De son côté, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, a aussitôt appelé le Royaume-Uni à « clarifier ses positions au plus vite », chacun craignant désormais une sortie sans accord aux effets catastrophiques pour les milieux économiques.

Rares options

Reste à savoir ce qui pourrait encore l’empêcher. Parmi les rares options qui s’offrent désormais à Theresa May pour l’éviter, reste la possibilité de retourner négocier auprès des différents partis « afin de voir quelle solution peut être acceptable », et notamment auprès des membres de l’Union bien que ceux-ci lui aient clairement opposé une fin de non-recevoir il y a quelques semaines. Autres possibilités :  demander un report de la date officielle du Brexit ou, plus radical encore, accepter l’option réclamée par beaucoup, l’ex-premier ministre Tony Blair en tête, d’un second référendum, ce à quoi Theresa May s’est toujours montrée farouchement opposée. Tout ceci à compter, bien sûr, que le vote de confiance de demain lui soit favorable.

Caroline Castets

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