En annonçant à la fin de l’été son soutien à Laurent Wauquiez pour la présidence des Républicains, Virginie Calmels, fidèle d’Alain Juppé et première adjointe à la mairie de Bordeaux connue pour ses prises de positions libérales, a surpris la sphère médiatico-politique.

Décideurs. En quoi Laurent Wauquiez a-t-il, selon vous, les qualités requises pour rassembler la droite ? N'est-il pas trop radical pour la juppéiste que vous êtes ?

Virginie Calmels. Laurent Wauquiez possède à la fois le leadership et l'énergie dont le parti, qui doit retrouver un cap, a aujourd’hui besoin. Appartenant à la même famille, nous avons un socle commun, mais nos sensibilités sont différentes puisque je suis libérale. Il ne s’agit pas d’un ralliement, mais plutôt d’une alliance pour donner une chance au parti de s’unir et d’arrêter les divisions, souvent issues d’ambitions personnelles.

En quoi votre position diffère-t-elle de celle des « macronistes » ?

Ma vision diffère de celle d’Emmanuel Macron sur un certain nombre de points, mais la rejoint également sur d'autres. En matière fiscale, je suis absolument opposée à la hausse des impôts, notamment la CSG. Je pense qu’il aurait par ailleurs fallu envisager une baisse massive de la dépense publique. Sur le plan régalien, je trouve qu'Emmanuel Macron passe à côté des enjeux. En tant que juppéiste j'ai adhéré au programme d'Alain Juppé détaillé dans son ouvrage Pour un État fort, qui n'a pas toujours été ni compris ni lu. Concernant la suppression des contrats aidés ou la loi travail, je suis en phase avec le Président.

« Il ne s’agit pas d’un ralliement, mais plutôt d’une alliance pour donner une chance au parti de s’unir »

Avez-vous d'ailleurs personnellement envisagé de rallier Emmanuel Macron ? 

Non, parce que je pensais que le meilleur projet pour la France était celui porté par François Fillon. Si nous avions été dans le cadre d'une coalition à l'allemande, à laquelle j'aspirais, cela aurait été différent.

Les Républicains peuvent-ils, selon-vous, se relever de l'échec de la présidentielle ?

Je le crois, car notre famille est celle du rassemblement de la droite. Elle est l’héritière de l’UMP, créée par Alain Juppé et qui avait pour objet de rassembler trois courants : les gaullistes sociaux, les libéraux et la droite traditionnelle.

« Ma vision diffère de celle d’Emmanuel Macron sur un certain nombre de points, mais la rejoint également sur d'autres »

Comment envisagez-vous l'avenir personnellement ?

Mon avenir personnel n'est pas le sujet. L'important est le rassemblement et la reconstruction de la droite pour qu'elle retrouve sa place dans le débat et pour ne pas laisser Jean-Luc Mélenchon incarner la première force d'opposition.

Quels sont les deux ou trois sujets qui vous tiennent particulièrement à cœur ?

L'économie en général. Elle est pour moi la clé. Lorsqu’elle fonctionne correctement, le climat social se trouve apaisé. Le premier droit que devrait avoir les Français est celui de travailler. Un emploi donne un salaire, une situation, un logement, sort de l'isolement, confère un rôle dans la société. Je m’intéresse aussi à la question de la liberté, celle de faire ses choix et de les assumer. Je suis par ailleurs engagée dans la lutte contre l'étatisme, la lourdeur administrative, la centralisation et la technocratie.

 Propos recueillis par @CapucineCoquand

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