En première ligne des négociations avec le gouvernement en vue de la désormais très attendue réforme du travail, le président du syndicat patronal plaide pour davantage de liberté et de simplicité.

Décideurs. Qu’attendez-vous concrètement du gouvernement dans les prochains mois ?

Pierre Gattaz. Nous attendons du gouvernement qu’il mette en place un nouveau modèle social qui conjugue souplesse pour les entreprises et employabilité pour les salariés afin de libérer le travail et de faire baisser le chômage. Cela passe notamment par la réforme du code du travail. Notre législation en la matière est trop complexe, trop lourde, trop anxiogène aussi bien pour les entrepreneurs que pour les salariés. Sa lourdeur et sa complexité sont des repoussoirs pour les chefs d’entreprise et l’attractivité de notre pays. Mais réformer le code du travail ne sera pas suffisant…

 

Quels sont les autres impératifs ?

Il faut poursuivre résolument la baisse des charges engagée par le pacte de responsabilité et simplifier notre environnement. Mais, en premier lieu, à court terme, il faut retirer les deux sujets qui alimentent l’inquiétude et la défiance des chefs d’entreprise : le dispositif pénibilité et le prélèvement à la source, totalement inapplicables dans la réalité. Enfin, il est impératif de réformer notre système éducatif et de formation afin de donner à tout un chacun, à tous les moments de sa vie, la possibilité de rebondir rapidement.

« Nous attendons du gouvernement qu’il mette en place un nouveau modèle social qui conjugue souplesse pour les entreprises et employabilité pour les salariés »

Muriel Pénicaud, la ministre du Travail connaît parfaitement le monde de l’entreprise, cela simplifie-t-il l’échange avec le patronat ?

Avoir un interlocuteur qui connaît le fonctionnement d’une entreprise, comme Muriel Pénicaud, permet un gain de temps considérable. Cela nous permet de passer directement au sujet qui est à l’ordre du jour sans perdre du temps à expliquer les conditions de fonctionnement d’une entreprise et d’être de plain-pied avec notre interlocuteur dans le sujet, de parler de la même chose. C’est essentiel pour avancer dans une discussion. 

 

Pourquoi défendez-vous une négociation au niveau de l’entreprise et pas au niveau de la branche ? 

Chaque entreprise étant un cas unique, il faut donc trouver les bonnes solutions qui prennent en compte sa réalité, sa spécificité. Cela ne peut se faire qu’au niveau de l’entreprise, au plus près du terrain. Mais les discussions de branche ont une véritable utilité. Elles fournissent un cadre par exemple pour les classifications ou les minima salariaux.

 

Propos recueillis par Capucine Coquand

@CapucineCoquand

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