C’est un coup de massue pour le PS. Seuls 6,3 % des Français ont été convaincus par le projet de son candidat à la présidentielle.

Alors qu’Emmanuel Macron semble à présent répondre aux attentes de son aile droite et Jean-Luc Mélenchon à celles de son aile gauche, le parti de François Hollande a-t-il encore sa place dans l’échiquier politique français?? Difficile à dire. Tout l’enjeu pour lui dans les années à venir résidera dans sa capacité à déployer une ligne qui lui soit propre, ni trop au centre, ni trop à gauche. «?Le risque pour le PS, c’est qu’il devienne finalement un satellite soit d’Emmanuel Macron soit de Jean-Luc Mélenchon?», analyse Virginie Martin, politologue et présidente du Think Tank Different. Outre son score historiquement bas, Benoît Hamon a par ailleurs multiplié les erreurs stratégiques. En reconnaissant, avant même le premier tour, être prêt à voter Mélenchon au second, puis en appelant à voter pour Emmanuel Macron presque naturellement dès l’annonce des résultats, le candidat socialiste a brouillé les lignes politiques. Il lui sera dorénavant bien difficile d’incarner une opposition forte et stable. «?La réaction la plus maline est celle de Jean-Luc Mélenchon, note la politologue. En refusant d’appeler immédiatement à voter pour le candidat d’En Marche?!, il se positionne ouvertement dans l’opposition.?» Pour espérer peser aux législatives, les socialistes doivent réagir rapidement et proposer une ligne claire et précise. Faute de quoi, ils risquent d’avoir du mal à influer sur les débats des cinq prochaines années.

 

Capucine Coquand

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