Mardi 8 novembre, les Américains n’ont pas seulement élu Donald Trump quarante-cinquième président des États-Unis : ils ont aussi voté pour un renouvellement partiel du Congrès, ce qui influence la désignation des membres de la Cour suprême.

Le verdict est tombé : Donald Trump a remporté les élections présidentielles mardi 8 novembre. Mais tout ne s’arrête pas là : les Américains ont aussi renouvelé une partie du Congrès, qui conserve une majorité républicaine.

 

Un jour sans pour les démocrates

Les démocrates essuient une défaite aux présidentielles. Pourtant, même s’ils l’avaient emporté, ils auraient eu peu de chance de reconquérir le Congrès. Les citoyens américains ont voté pour le renouvellement de trente-quatre membres du Sénat, soit un tiers, et de 435 sièges à la Chambre des représentants. Les républicains restent majoritaires au Sénat, avec cinquante et un sièges. Mais tout n’est pas perdu pour les démocrates, qui en ont tout de même gagné trois : c’est insuffisant pour reprendre le contrôle mais cela permet un léger rééquilibrage. Les républicains conservent aussi la majorité au sein de la Chambre des représentants.

Un avantage pour le nouveau président ? Pas forcément. Le milliardaire n’a pas que des partisans au sein du parti : il a ainsi perdu le soutien de Paul Ryan, à la tête de la Chambre des représentants pendant sa campagne. Rien n’est joué pour Donald Trump donc, qui devra composer avec le Congrès et pourrait voir quelques-unes de ses réformes bloquées.

 

Retour du conservatisme à la Cour suprême

Autre conséquence de taille : Donald Trump choisira au moins un membre de la Cour suprême pour remplir le siège vacant laissé par Antonin Scalia en raison de son décès en février. Le nom proposé devra être approuvé par le Sénat, mais, dans ce cas, la majorité absolue ne suffit pas : pour être désigné, une majorité qualifiée de soixante sénateurs sera nécessaire, soit un écart de neuf voix par rapport aux cinquante et un républicains siégeant au Sénat. Il n’est pas non plus exclu que des juges prennent prochainement leur retraite – deux d’entre eux ont plus de quatre-vingts ans. Une décision capitale, pour Ilya Shapiro, spécialiste du droit constitutionnel au sein du think tank Cato Institute, car, comme il l’explique à la chaîne de télévision qatari Al Jazeera, « la nomination des juges fédéraux est l'héritage le plus durable de tout président ».  Une égalité parfaite s’est formée au sein de la juridiction avec quatre juges conservateurs et quatre progressistes. La tentative de Barrack Obama de désigner un remplaçant à Antonin Scalia avait été bloquée : la nomination revient au nouveau président. Cela tombe bien, Donald Trump avait prévu une liste de noms bien avant son élection. Si on ne sait pas encore qui sera choisi, une chose est sûre : le nouveau président compte rétablir la majorité conservatrice à la Cour suprême. Ce n’est pas gagné d’avance : où Donald Trump trouvera-t-il les neuf voix manquantes ?

 

Plusieurs élections locales ont eu lieu à la même occasion, ainsi que le renouvellement de douze gouverneurs. Last but not least, la Californie, le Massachusetts et le Nevada se sont prononcés hier en faveur de la légalisation du cannabis.

 

Emilie Smelten

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