Si la mobilisation des électeurs de gauche à la primaire des Républicains est marginale, elle pourrait faire pencher la balance en cas de résultats serrés au premier tour.

8 %. C’est la proportion d’électeurs qui se déclarent proches d’un parti de gauche et certains de vouloir participer à la primaire des Républicains selon une étude Ipsos. Un vote a priori marginal, mais « 8 % du corps électoral des primaires, ce n'est pas négligeable », précise Brice Teinturier, le directeur général délégué d'Ipsos. Ce qui fait dire au politologue Pascal Perrineau sur Europe1 que « si les différents candidats de cette primaire sont dans un mouchoir de poche, le poids des électeurs de gauche (...) peut être décisif d'un point de vue stratégique pour savoir en particulier quel est celui qui fera la course en tête ».

 

Appels du pied

Brice Teinturier relève cependant que « le fait de se déplacer au vu de tous dans un bureau de vote où l'immense majorité des électeurs sera de droite » risque de refroidir les ardeurs de bien des électeurs du bord opposé. À moins d'une forte poussée de Nicolas Sarkozy dans les intentions de vote : l'ancien Président est le principal vecteur de motivation ou facteur de mobilisation en faveur... d'Alain Juppé à gauche. Toujours en tête chez les Républicains « certains d'aller voter », Nicolas Sarkozy voit cependant sa marge se réduire fortement à tous niveaux dans les divers sondages. Comme pour la précédente présidentielle, ses virages à droite ne payent toujours pas... et les dernières révélations sur le financement libyen ou l'affaire Bygmalion et les comptes de campagne 2012, voire la charge littéraire vengeresse de Patrick Buisson, risquent de réduire ses soutiens au pré carré sarkozyste. L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac l'a bien compris : en plus d'un discours très modéré sur le mode « père de la nation », il ne cesse de faire des appels du pied aux électeurs centristes, martelant ces derniers jours que « tout le monde peut voter » à la primaire des Républicains, et allant même jusqu'à s'adresser aux « déçus du "hollandisme"» pour le rejoindre. Et ça, ça peut faire du monde...

 

@ Quentin Lepoutre

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