Ses 71 ans n’empêchent pas l’aîné des candidats à la primaire des Républicains de rallier à sa cause toute une nouvelle génération de militants. Bien au contraire. « Sa sincérité et sa dignité m’ont convaincu », confie Matthieu Ellerbach, le responsable des Jeunes avec Juppé qui rejoint le maire de Bordeaux dès l’annonce de sa candidature fin 2014. « Nous n’étions que quatre jeunes au départ, se souvient-il. Nous sommes aujourd’hui entre 2 000 et 3 000 à participer activement à la campagne.» Preuve du l’engouement : le compte Twitter des « jeunes avec Juppé » rassemble près de  5 700 followers dès la rentrée de septembre, loin devant ceux de ses principaux adversaires. Les comptes des jeunes avec Bruno Le Maire, François Fillon, et Nicolas Sarkozy ne comptabilisant réciproquement que 4 500, 2 900 et 2 500 « fans ».

 

« Friand d’échanges »

 

Comment l’ex-Premier ministre, pas franchement réputé pour être le plus moderne des prétendants à l’Élysée, parvient-il à réunir autour de lui ces jeunes, bien décidés à le porter au plus haut sommet de l’État ? « Son projet a été élaboré avec ceux qui sont sur le terrain,explique Matthieu Ellerbach. Il a compris que l’autorité verticale ne fonctionnait plus ». Et son programme pour la jeunesse – qui sera dévoilé le 8 octobre – ne déroge pas à la règle. C’est un candidat « friand d’échanges », « à l’écoute » et « abordable » qui s’entretient donc chaque semaine avec le comité des jeunes. À leurs côtés, Alain Juppé apprend, analyse, et se connecte au monde réel. Il suffit de l’entendre parler « codage » et « datascientist » à l’Université d’été du Medef en août dernier pour s’en rendre compte.

 

L’homme providentiel

 

Outre son programme, c’est aussi la figure paternelle et la fidélité de son équipe (certains comme Gilles Boyer ou Benoît Apparu travaillent avec lui depuis plus de vingt ans), qui semblent rassurer cette génération Y, en quête de l’homme providentiel. « Alain Juppé n’est pas un politique comme les autres. Il est le seul capable de donner un cap au pays », soutient Matthieu EllerbachPour ce faire, le maire de Bordeaux devra d’abord passer celui de la primaire les 20 et 27 novembre prochains.

 

Capucine Coquand

@CapucineCoquand

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