Serait-ce le printemps qui fait éclore les initiatives politiques ? Collectifs, think tank et autres mouvements fleurissent de tous bords depuis la fin de l’hiver. À croire que les partis sont devenus has been...

Même au cœur du pouvoir, on décide de décoller l’étiquette de la rose pour se mettre « En Marche ! ».  Sorte d’ovni politique, le mouvement d’Emmanuel Macron le revendique : il est à la fois de droite et de gauche, mais (officiellement) sans ambition pour 2017. Du jamais vu. Qu’a donc en tête l’ancien banquier, pourtant déjà bien occupé à gérer l'économie du pays ? « On se met en marche car on ne fera pas la France de demain sans faire place aux idées neuves, sans audace, sans esprit d’invention », peut-on entendre dans le clip vidéo du mouvement, digne d’une pub pour une célèbre marque de soda. Emmanuel Macron se place donc loin, bien loin des partis politiques pour qui l’écœurement semble général au pays des droits de l’homme. Ira-t-il jusqu’à la place de la République ? Il y a peu de chance. Car c’est un collectif citoyen n’acceptant ni meneur ni récupérateur malintentionné qui s’est installé au cœur de la capitale. Chaque soir depuis la fin du mois de mars, les veilleurs de Nuit debout, discutent, proposent, analysent, s’expriment, s’écoutent, chantent, rêvent… on est bien loin d’une assemblée générale du PS ou des Républicains ! Même si, à droite aussi, on a bien compris qu’il fallait dépasser le carcan du parti politique et rétablir du lien avec le réel. Était-ce l’objectif de Nicolas Sarkozy, lorsqu’en février il décida de lancer sa propre radio, Fréquence France ? « C’est avec vous que je veux quotidiennement m’adresser, échanger, parler », twittait alors l’ancien président, et très probable candidat à la primaire LR. Une initiative qui, si elle n’avait pas pêché par manque de sincérité, aurait peut-être été une réussite. Encore raté. Au centre, certains comme Jean-Marie Cavada, surfent sans grande habilité sur la vague citoyenne. Après avoir démissionné de la présidence du parti Nous Citoyens en 2015, l’ex-journaliste a lancé son propre mouvement: Générations Citoyens. Aujourd'hui, il s'apprête à organiser, aux côtés de Corine Lepage et Alexandre Jardin, sa propre primaire qui risque de n'avoir de « citoyenne » que le nom. Les hommes et les femmes politiques issus des partis devront faire mieux que ça s’ils veulent retrouver la confiance perdue d’un électorat désabusé. Sans quoi le seul candidat libre de toute étiquette qui sortira victorieux de la primaire 100 % citoyens (LaPrimaire.org) pourrait bien briser leurs rêves d'Élysées. 

 

Capucine Coquand

@CapucineCoquand

 

Crédit photo : lejdd.fr

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