Nicolas Guérin est le nouveau président du Cercle Montesquieu. Le directeur juridique d’Orange inscrit son mandat à la tête de l’association française des directeurs juridiques dans la continuité de celui de Denis Musson, notamment pour le combat dans l’acquisition d’un statut d’avocat en entreprise.

 

Décideurs. Vous venez d’être élu président du Cercle Montesquieu pour un mandat de trois ans. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Nicolas Guérin. Le Cercle Montesquieu a bien changé depuis sa création. Denis Musson, mon prédécesseur, a énormément dynamisé l’institution. Elle est passée d’une association conviviale à un mouvement organisé et profond pour la valorisation de la profession de directeur juridique. En qualité d’ancien vice-président, je suis au fait des dossiers en cours et je vais m’efforcer de poursuivre l’élan donné par Denis Musson.

 

Décideurs. Quels sont vos principaux objectifs ?

N. G. J’ai présenté mon programme devant le conseil d’administration de l’association. Il se découpe en plusieurs points.

Tout d’abord, je souhaite consolider, dynamiser et assurer le succès des actions déjà engagées. Je pense notamment à l’executive master que nous avons créé avec Sciences-Po qui propose de faire du directeur juridique un véritable business partner de la direction générale. Nous visons une promotion 2016/2017 d’une vingtaine d’élèves. Il faut plus généralement que nous regardions de près l’ensemble des actions menées par le Cercle pour en évaluer l’efficacité et déterminer si nous les renouvellerons dans l’avenir.

Nous devons ensuite renforcer les actions que nous menons sur les sujets de place (droit social, numérique, anti-corruption, etc.) sur un mode collaboratif avec les autres acteurs du droit, universitaires, avocats et think tanks. L’international s’inscrit dans ce mouvement puisque nous allons implanter des antennes du Cercle à l’étranger, en commençant par Madrid. Nous avons en effet interrogé nos membres qui exercent dans des firmes internationales. Ils ont émis le vœu de bénéficier d’un relai local pour multiplier les rencontres entre les praticiens du droit dans l’entreprise. Notre action à l’international passe aussi par le rapprochement avec les associations internationales pour l’organisation d’événements communs.

 

Décideurs. Et avec vos homologues français comme l’AFJE ?

N. G. Dans l’objectif de valoriser nos professions, nous allons bien sûr renforcer nos liens avec l’Association française des juristes d’entreprise (AFJE), ce qui sera d’autant plus facile que Stéphanie Fougou, sa présidente, a travaillé pendant de longues années chez Orange. Nos relations sont donc franches et faciles.

 

« Avec le renouvellement des élus au sein de l’association, nous faisons évoluer notre gouvernance toute entière »

 

Décideurs. Serez-vous à nouveau unispour défendre l’avocat en entreprise ?

N. G. Denis Musson a été un ardent combattant pour l’obtention du statut d’avocat en entreprise. Nous sommes mécontents de la motion formulée par le Conseil national des barreaux (CNB) qui ne correspond en aucune façon aux attentes des entreprises et qui est en totale contradiction avec les conditions d’exercice de notre profession. Nous ressentons même du mépris pour les juristes puisque le texte sous-entend que la profession qu’il défend serait appauvrie (« démembrement ») par l’adoption d’un statut d’avocat en entreprise.

Nous restons donc mobilisés avec nos alliés : l’AFJE, l’ACE (Avocats conseils d’entreprise) et le barreau de Paris.

 

Décideurs. Quelles sont vos orientations pour vos membres ?

N. G. Nous prévoyons une écoute renforcée de nos 350 adhérents et de leurs besoins. Nous allons reprogrammer en 2016 la cartographie interne que nous avons publiée en 2010 pour les identifier, savoir ce qu’ils attendent de nous et dans quelle mesure ils peuvent s’engager pour l’association.

Nous souhaitons aussi augmenter leur nombre, en ciblant notamment certaines catégories peu représentées dans nos rangs (directeurs juridiques d’organisations publiques par exemple.

 

Décideurs. Vous avez formé un trio de femmes pour la vice-présidence. Une féminisation contrainte ?

N. G. Je suis particulièrement fier de ce choix puisqu’il n’était justement pas guidé par le besoin de parité ! Avec Béatrice Bihr, Bénédicte Wautelet et Anne-Sophie Le Lay, nous bénéficions d’un trio de directrices juridiques énergiques, exemplaires et performantes. La parité est parfaite aussi bien dans le bureau que dans le conseil d’administration, et je m’en réjouis.

Avec ce renouvellement des élus au sein de l’association, nous faisons évoluer notre gouvernance toute entière. Nous allons confier des portefeuilles à nos administrateurs pour que ces derniers les personnifient et que le fonctionnement du Cercle soit plus collégial. Nous allons nous appuyer plus encore sur nos commissions dont le dynamisme n’est plus à démontrer comme en atteste le fonctionnement des commissions DJ au féminin, affaires internationales et employabilité. Nous comptons sur la participation de tous nos membres pour renforcer encore ce dynamisme et rendre pluz visibles les actions du Cercle.

 

Propos recueillis par Pascale D’Amore

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