Le raz-de-marée frontiste du premier tour des régionales de dimanche dernier se traduit dans le vote confessionnel : le parti aurait réussi à séduire une part importante de l’électorat catholique.

Selon un sondage Ifop pour le Pèlerin, 32 % des catholiques ont voté pour les listes Front national. C’est trois points de plus que l’ensemble des Français qui ont voté à 27, 7 % pour le « rassemblement bleu Marine » dimanche dernier. Pour autant, le FN encore devancé avec 33 % de voix par l’union LR-UDI-Modem qui réunit le plus. Les « cathos » seraient-ils de plus en plus séduits par les discours intégristes du clan Le Pen et plus précisément de Marion Maréchal Le Pen ? En tout cas la progression est notable. En mars dernier, seuls 26 % d’entre eux avaient choisi le bulletin FN pour les départementales. À noter que les « non pratiquants » sont en général dans la moyenne du vote des français et les « pratiquants » en dessous, même si le bulletin FN trouve de plus en plus grâce à leurs yeux (plus 13 points). Mais le parti ne séduit pas que les fidèles du dimanche. En 2011, lors du traditionnel défilé à la gloire de Jeanne d’Arc, Marine Le Pen donne le ton : « Qu’on soit homme ou femme, hétérosexuel ou homosexuel, chrétien, juif, musulman ou non croyant, on est d’abord français ». Ainsi, depuis 2012, la présidente du FN s’adonne aussi à convertir l’électorat juif. Objectif atteint, car là où le père n’avait pas réuni plus de 6 % d’entre eux pour la présidentielle 2002, la fille elle, parvient à séduire 13,5 % de l’électorat de confession juive en 2012… Première étape de la dédiabolisation réussie. Quant à l’électorat de confession musulmane, on comprend aisément pourquoi le FN a du mal à percer. Et pourtant, les témoignages de partisans sont de plus en plus nombreux.  « Je suis arabe, je fais le ramadan et je vote FN », affirmait fièrement Farid Smahi, ex-membre du bureau politique du FN au micro de France 24 en avril 2012. Pour Gilles Kepel, politologue spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain, « le tabou du FN » aurait sauté dans une branche de la population musulmane. Quoi qu’il en soit et au-delà des confessions, ce serait surtout chez les français les moins diplômés que la « bande à Marine » marque le plus de points. Dans un sondage Ipsos réalisé le 6 décembre, 36 % des personnes interrogées possédant un niveau de diplôme « inférieur au bac » affirmaient voter pour le FN.

 

C. C. 

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