Rencontre avec le président du Syntec conseil en recrutement qui rassemble environ 140 cabinets, édite les règles de déontologie et veille à leur respect, tout en favorisant les échanges de bonnes pratiques entre les différents acteurs.

Le Syntec conseil en recrutement rassemble environ 140 cabinets de recrutement. Il a pour mission d’éditer les règles de déontologie de la profession et de veiller à leur respect, tout en favorisant les rencontres et les échanges de bonnes pratiques entre les différents acteurs. Entretien avec son président, Wilhelm Laligant.

 

Décideurs. Quel est l’état actuel du marché du recrutement en France ? À quels enjeux est-il confronté ?

 

Wilhelm Laligant. Si l’on regarde les derniers chiffres, l’activité des cabinets de recrutement a chuté de 32 % par rapport au pic de 2008, juste avant la faillite de Lehman Brothers, et de 25 % par rapport à 2011. En 2015, si les seuils restent bas, ils sont stables. Nous sommes sur une tendance modérée mais haussière. Nous avons observé de bons frémissements en début d’année et un deuxième trimestre 2015 correct. Finalement, le marché du conseil n’est que le reflet de l’activité économique. Et le mode « crise » est devenu le mode normal.

D’autre part, les cabinets font face à de nouveaux enjeux : un niveau d’exigence accru de la part des clients et des délais de recrutement qui s’allongent. J’en veux pour preuve la durée des missions qui est passée de 8,5 semaines en 2012 à 11 semaines en moyenne en 2014 [chiffres Syntec]. Cela est dû notamment à la multiplication du nombre d’interlocuteurs et d’entretiens dans les entreprises qui souhaitent sécuriser les recrutements.

Enfin, le phénomène de tertiarisation de la France a un impact sur le recrutement. Parce qu’il y a peu de création de postes, nous sommes aujourd’hui sur un marché de remplacement.

 

Décideurs. Quelle politique le Syntec conseil en recrutement déploie-t-il pour contribuer à l’évolution du secteur ?

 

W. L. Nous devons encourager la professionnalisation du métier. En effet, les cabinets se doivent de monter en compétences. Aujourd’hui, un bon recrutement s’accompagne de plus en plus d’un assessment center, d’un coaching d’intégration, mais aussi de conseils en organisation auprès du client, qui devra être challengé sur la pertinence de ses besoins et de valider l’adéquation des candidats à un poste.

 

Décideurs. Selon vous, qu’est-ce qu’un bon chasseur de têtes aujourd’hui ?

 

W. L. C’est tout simplement un consultant qui comprend la problématique de son client. Il doit être en capacité d’identifier rapidement le profil idéal mais aussi d’oser proposer d’autres types de candidats auxquels le client n’aurait pas pensé. L’accompagnement est également primordial auprès des deux parties. Sur des profils rares par exemple, l’allongement des délais doit être géré de telle sorte que le chasseur ne perdra pas un candidat impatient. D’où la nécessité de débriefer à chaque temps fort du recrutement.

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