Confrontée à un afflux exceptionnel de migrants depuis le début de l’année, l’Union européenne et notamment l’espace Schengen doit à nouveau prouver l’étendue de sa coopération ou ses limites.

Chassés par la guerre ou la famine, nombreux sont les migrants à frapper aux portes de l’Union européenne. Pour le seul mois de juillet 2015, ils étaient 100 500 aux frontières selon l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures (Frontex). 340 000 personnes auraient pénétré sur le territoire européen depuis le début de l’année selon cette même agence. L’Organisation internationale pour les migrations révélait un chiffre plus amer : 2000 personnes auraient péri en mer en émigrant vers l’Europe depuis le mois de janvier.


Une Europe responsable et solidaire


Dans le respect de la convention de Genève de 1951, les pays européens se doivent d’accueillir les réfugiés politiques. Le président de la République française et la chancelière allemande se sont par ailleurs réunis à Berlin le 24 août dernier et ont réaffirmé la nécessité pour l’Europe d’apporter une réponse « unifiée » à la situation. François Hollande a notamment plaidé pour la mise en place de centres d’accueil en Italie et en Grèce.


Des divisions multiples


Le ministre de l’Intérieur allemand Thomas de Maizière a annoncé que l’Allemagne devrait recevoir 800 000 demandes d’asile en 2015. Dans le même temps, des manifestations, en particulier de partis néonazis allemands, se sont multipliées devant les foyers destinés aux réfugiés. La Hongrie a, pour sa part, décidé de sortir du règlement européen Dublin III, qui prévoit que les migrants soient pris en charge par le premier pays où ils arrivent. Budapest a même fermé sa frontière avec la Serbie. Dimitri Avramopoulos, le commissaire européen aux migrations et aux affaires intérieures, a déclaré ce jour au Monde, que « les Européens doivent arrêter ce jeu stupide consistant à rejeter la faute sur les autres ».


Ouvrir les frontières, une solution ?


La Macédoine a finalement laissé passer 3 500 personnes ce week-end, tout en accusant la Grèce d’en reconduire trop à sa frontière. La France et le Royaume-Uni ont conclu le 20 août un accord pour prendre en charge les réfugiés. Le gouvernement britannique consacrera dix millions d’euros sur deux ans à cet effet et les deux pays mettront en place un « commandement unifié » de police. Une meilleure gestion des demandes d’asile est également prévue ainsi qu’un volet humanitaire. Selon un sondage de l’UE, ce sujet est désormais la principale préoccupation de 38 % des personnes interrogées contre seulement 27 % pour la crise. Une peur partiellement infondée puisqu’une étude du Guardian montre qu’avec une moyenne de 1,55 enfant par femme, l’Europe est loin de pouvoir renouveler ses générations, ce qui serait possible à partir de deux enfants par femme.


Sophia Sanni Soulé

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