La fonction présidentielle suppose l’exemplarité, de jour comme de nuit
En s’affichant comme un président normal, François Hollande entendait trancher avec le tempérament jugé excessif de son prédécesseur. Incapable de donner de la substance à ce qualificatif de président normal, le chef de l’État, pris en flagrant délit d’infidélité, s’illustre en revanche sous les traits d’un homme bassement normal.

La classe politique est unanime : selon les ténors de tous partis, la publication de ces clichés volés remet en cause une règle tacite selon laquelle le président vivrait à l’abri de la presse à scandale. Une sorte de jurisprudence Mitterrand validée par les médias institutionnels… Pour justifier cette « tradition républicaine », certains évoquent le respect dû à la vie privée. D’autres estiment en complément que ces comportements,qui sont de nature à justifier un jugement moral, ne relèvent pas de la sphère politique. Ces arguments, disons-le, ne résistent pas plus à l’analyse qu’aux faits.

Un haut fonctionnaire de plus ?

Inutile, d’abord, d’épiloguer sur le respect de la vie privée d’une personnalité de premier plan. Celui-ci est théorique ; d’autres en ont fait l’amère expérience. Ensuite, François Hollande s’est notamment fait élire sur le thème de l’exemplarité. Or, que cela dérange ou non, cette valeur ne s’arrête pas avec les heures de travail. La fonction présidentielle suppose en effet une attention de tous les instants. Le président de la République n’est pas qu’un haut fonctionnaire de plus. Les Français qu’il représente à travers le monde sont donc en droit d’attendre une conduite irréprochable de sa part. De jour comme de nuit. Certains rétorquent que ces pratiques de palais sont l’apanage des puissants de la République ; que d’autres avant François Hollande n’ont pas fait preuve de plus de retenue. Sans doute. Mais n’avait-il pas promis d’élever le niveau ?

Enfin, comment ne pas se désoler devant le sort réservé à Valérie Trierweiler qui s’est réveillée le 10 janvier dernier cocue devant le monde entier. Victime collatérale de ce vaudeville élyséen, elle paie aujourd’hui l’inconséquence de celui qui la présentait pourtant comme la « femme de sa vie ». On imagine mal le sort que François Hollande réserve à son pire ennemi…

Pierre Netter 
Rédacteur en chef

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