«?Avocat d’affaires, féru de tennis en rémission d’une leucémie : je mets ma passion du tennis au service de la recherche contre le cancer?»
Élu lawyer of the year par Best Lawyers en 2012, Robert Kinas revient pour Décideurs sur son
combat contre la leucémie et sur ce qui lui a permis de financer des recherches contre ce type de cancer : le tennis, sa passion.

Décideurs. Comment avez-vous été amené à faire le lien entre votre activité d’avocat, le tennis et la lutte contre le cancer ?
Robert Kinas.
Je suis avocat spécialisé dans les procédures d’insolvabilité aux côtés des entreprises en difficulté et j’exerce depuis 1987 chez Snell & Wilmer. Si je trouve mon épanouissement aux côtés de mes clients, j’éprouve une véritable passion pour le tennis, un sport que je pratique depuis de nombreuses années. En 2005, les médecins m’ont diagnostiqué une leucémie alors que la science ne proposait à l’époque aucun traitement efficace. Si j’ai survécu, c’est grâce au soutien de ma famille et de mes proches qui ont établi un programme de financement de la recherche contre le cancer adapté à mon cas. Cette mobilisation faisait également suite au décès survenu quelques années auparavant de l’une de nos proches, un événement qui avait déjà donné lieu au lancement de ces recherches qui ont abouti en décembre?2004. Cette initiative m’a sauvé. Je suis donc aujourd’hui un avocat investi dans mon cabinet et auprès de mes clients qui met sa passion du tennis au service de la recherche contre le cancer. Je parviens à mener de front mon activité professionnelle et mon combat contre la maladie grâce au soutien de mon cabinet, Snell & Wilmer.

Décideurs. Comment parvenez-vous à mettre le tennis au service de la recherche contre le cancer ?
R.?K.
Une fois ma guérison en bonne voie, je me suis demandé comment je pourrais apporter ma pierre à l’édifice. J’ai multiplié les contacts aux États-Unis, en Angleterre et en Europe pour échanger des idées et des concepts. Puis nous avons identifié les personnes susceptibles d’être intéressées par une participation à un effort collectif. Nous avons supposé que certains confrères ou clients avaient dû vivre des événements similaires et que ces personnes pourraient aussi partager notre passion pour faire avancer la recherche. Nos hypothèses se sont avérées correctes. En quelques années, nous sommes passés de cinquante personnes mobilisées à plus de quatre mille et ce chiffre continue de croître de manière exponentielle. L’objectif fondamental est de récolter des fonds à travers les tournois internationaux de tennis, à savoir une vingtaine par an. C’est pour nous l’occasion de réunir autour d’un événement nos amis et contacts et de poursuivre les efforts de tous pour cette cause.

Décideurs. Plus concrètement, comment se déroulent ces événements ?
R.?K.
L’exemple de Paris, à l’occasion du tournoi international de Roland-Garros, est typique de notre méthodologie. Quelques jours avant le début de l’événement, nous avons convié nos amis et contacts au Racing Club Lagardère de Paris. Nous leur avons proposé d’affronter des anciens joueurs classés, en échange d’une donation pour la recherche contre le cancer. Puis, le premier jour de Roland-Garros, nous avons accueilli plus de cent cinquante personnes autour d’un grand cocktail puis d’un déjeuner et nous avons eu la joie de profiter des matchs des courts Ph. Chatrier et Suzanne Lenglen. Nous avons ainsi pu constater que ces conditions incitent aux dons. Avant Paris, nous étions à Dublin. Après Paris, à Londres, pour les internationaux de Wimbledon. Nous étions présents au BNP Paribas Open à Indian Wells au États-Unis en mars, à Las Vegas au Battle of the Sexes, à Miami au Sony Ericsson Open toujours en mars, à l’US Open à New York fin août, Phœnix, etc. Chaque événement mondial de tennis nous donne l’occasion de convaincre un nombre plus important de personnes.

Décideurs. Avez-vous des objectifs chiffrés en termes de dons ?
R.?K.
Pas vraiment, mais la recherche avance chaque année, et cela reste notre objectif fondamental. Nos chiffres sont encourageants : en quelques mois en 2012, nous sommes parvenus à récolter 150 000?dollars et à financer notre premier programme de recherche sur le cancer à l’Université de Stanford grâce notamment à la page Web de notre association, l’American Cancer Society. Nous espérons pouvoir financer notre second projet de recherche l’année prochaine. Nous avons vaincu le cancer grâce aux traitements trouvés par les recherches réalisées avant notre implication dans la cause. Nous espérons aujourd’hui parvenir à vaincre d’autres formes pathologiques grâce à notre engagement et les soutiens que nous recevons.

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