Que révèle l’affaire Cahuzac ? Éléments de réponses du psychanalyste Roland Gori.
Cahuzac ou l’imposture
Parmi les centaines d’analyses et de commentaires de l’affaire Cahuzac publiés, il y a un ouvrage, paru pourtant plus deux mois avant que le scandale explose, qui révèle tout le sens derrière la supercherie de l’ancien ministre du Budget. Roland Gori, psychanalyste et professeur de psychologie et de psychopathologie cliniques, analyse dans La Fabrique des imposteurs (éditions Les liens qui libèrent, 320 pages, 21,50 €) le phénomène de l’imposture.
Très fortement favorisée par le système sociétal dans lequel nous vivons, c'est-à-dire une société articulée davantage par la norme que par la loi, il existe une menace pour la capacité créative des individus et pour la démocratie qui perturbe l’idéal de chacun. Cette menace, c’est l’imposture. Celle qui favorise la vie à crédit, « au crédit de l’autre », précise l’auteur.
L’imposteur n’est plus un citoyen intéressé par la participation à la vie de la cité, il devient une pièce individuelle d’une espèce collective vouée à la production. « Il perd son humanité au profit d’une animalité et c’est profondément là que se situe l’anti-démocratie. »
En mentant effrontément à tout le monde, Jérôme Cahuzac a prouvé qu’il était « une éponge vivante qui absorbe toutes les valeurs et tous les critères de son environnement ». Ainsi, il a participé à « la prolétarisation actuelle de la politique, ce phénomène qui soumet le politique à des protocoles normatifs et qui le prive de son savoir ».
La politique réduite aujourd’hui à la simple rationalité gestionnaire, autrement dit à l’obligation pour le politique de déclarer son patrimoine, n’invente plus la démocratie, « mais une manière d’entrer à reculons ».
Très fortement favorisée par le système sociétal dans lequel nous vivons, c'est-à-dire une société articulée davantage par la norme que par la loi, il existe une menace pour la capacité créative des individus et pour la démocratie qui perturbe l’idéal de chacun. Cette menace, c’est l’imposture. Celle qui favorise la vie à crédit, « au crédit de l’autre », précise l’auteur.
L’imposteur n’est plus un citoyen intéressé par la participation à la vie de la cité, il devient une pièce individuelle d’une espèce collective vouée à la production. « Il perd son humanité au profit d’une animalité et c’est profondément là que se situe l’anti-démocratie. »
En mentant effrontément à tout le monde, Jérôme Cahuzac a prouvé qu’il était « une éponge vivante qui absorbe toutes les valeurs et tous les critères de son environnement ». Ainsi, il a participé à « la prolétarisation actuelle de la politique, ce phénomène qui soumet le politique à des protocoles normatifs et qui le prive de son savoir ».
La politique réduite aujourd’hui à la simple rationalité gestionnaire, autrement dit à l’obligation pour le politique de déclarer son patrimoine, n’invente plus la démocratie, « mais une manière d’entrer à reculons ».