François Hollande a tout à gagner du retour de Nicolas Sarkozy.
Il est de retour. Après deux années de vrai-faux suspense, Nicolas Sarkozy a choisi le réseau de Mark Zuckerberg pour lancer sa campagne en vue des présidentielles de 2017. Plus qu’un pari, c’est un défi que l’ancien président lance à l’histoire politique récente. Car, à l’exception notable du général de Gaulle, aucune personnalité de la Ve République n’a été en mesure de réussir un tel come-back. Toujours aussi clivant, cité dans une dizaine d’affaires, Nicolas Sarkozy n’en demeure pas moins la seule personnalité capable d’électriser le débat public. Une qualité aussi rare que précieuse pour l’ensemble de l’écosystème politique.

Assez logiquement, c’est à droite que son retour produit ses premiers effets. Alors que les ralliements se multiplient, l’opposition se recompose autour de son ancien champion. Un phénomène en face duquel les Juppé, Fillon et autres Xavier Bertrand ne sont que peu de choses tant l’espace politico-médiatique se resserre dangereusement pour les adversaires de Nicolas Sarkozy. Les prochains mois diront si les primaires plébiscitées par toute une partie de la droite se sont jouées le 21 septembre 2014 sur le plateau de Laurent Delahousse.

Champagne pour les médias !

Contre toute attente, François Hollande a probablement tout à gagner du retour du candidat déchu de 2012. D’abord car l’ambition surmédiatisée de l’ancien maire de Neuilly contrastera forcément avec la normalité – la banalité diront ses détracteurs – du président de la République. Ensuite parce qu’avec un leader avéré à droite, le chef de l’État bénéficie enfin d’un argument choc pour rallier frondeurs et électeurs déçus derrière sa bannière.

En plus des hommes et des formations politiques, les médias peuvent aussi sabrer le champagne. Qu’ils le soutiennent ou cherchent à l’abattre, les quotidiens et hebdomadaires récupèrent avec Nicolas Sarkozy un client d’exception, en mesure de relancer les ventes de plus d’un organe de presse en crise.

Mobilisateur, électrochoc voire aubaine financière, le retour de l’ancien locataire de l’Élysée profite à tous. Ou presque. Le regain d’intérêt programmé pour la rivalité entre les finalistes de 2012 s’inscrit en effet pleinement dans la tradition bipolaire de la Ve République. Une tradition qu’encouragent en chœur le PS et l’UMP, mais contre laquelle s’élève Marine Le Pen. C’est pour cette raison et pour celles évoquées plus haut que Nicolas Sarkozy constitue aujourd’hui, comme en 2007, le premier rempart contre le Front national.

Pierre Netter, Rédacteur en chef

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