Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Agriculture et député UMP de l’Eure, livre sa vision du leadership
Décideurs. Existe-t-il une acception purement politique du leadership ?


Bruno Le Maire.
Faire de la politique, c’est avant tout exercer du leadership. Je regrette que les gestionnaires l’emportent aujourd’hui sur les leaders. Notre pays a moins besoin des premiers – l’administration, les directions générales, les services financiers… – que des seconds.

Durant trois ans, au ministère de l’Agriculture, j’ai tenté de donner du leadership à l’agriculture française en fixant de grandes orientations et en évitant de me mêler de la gestion quotidienne qui empêche d’avoir cette vision et d’exercer le leadership. C’est la même chose au niveau européen : pourquoi l’Europe est-elle tant rejetée aujourd’hui ? Parce que le leadership y est invisible. On ne sait pas qui dirige et qui prend les décisions et selon quelle légitimité.

En France, la faiblesse principale de François Hollande réside précisément dans le fait qu’il n’exerce aucun leadership. On nous parle « boîte à outils », « pacte de responsabilité » ou « choc de simplification », mais je ne crois pas une seconde que l’on puisse enthousiasmer un pays avec cela. Cela ne fait par ailleurs que nourrir la défiance des citoyens vis-à-vis des politiques.

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