La journaliste et essayiste Caroline Fourest répond à la question.
Après la victoire du FN lors de l'élection cantonale partielle à Brignoles (Var), et à l’instar de ce qu’a alors déclaré Marine Le Pen, sa présidente – « Le FN est le premier parti de France » –, corroboré quelques heures plus tard par Jacques Attali sur i>Télé – « Il faut objectivement constater qu’aujourd’hui, le FN est le premier parti de France », peut-on objectivement affirmer que le FN est aujourd’hui le premier parti de France ?


Question à Caroline Fourest, journaliste et essayiste, spécialiste des réseaux extrémistes.

Décideurs. Peut-on objectivement affirmer que le Front national est aujourd’hui le premier parti de France ?

Caroline Fourest.
Le Front national a réalisé un score élevé dans le cadre d'une cantonale partielle très particulière, qui porte sur quelques milliers de voix et où deux électeurs sur trois ne se sont pas déplacés. Il réalise aussi des scores très importants dans les intentions de vote aux futures européennes.
Mais ce succès dans le chiffre trahit surtout le succès de l'abstention. Si on devait faire un classement, c'est l'abstention le premier parti de France.
Le FN monte, c'est incontestable, mais comme une poussée de fièvre. Il n'a ni les cadres ni le fonctionnement d'un grand parti. En revanche, il parie sur la colère et la fin de la digue républicaine, sur l'explosion possible de l'UMP, pour remplacer la droite classique. Ce qui serait un séisme politique et un naufrage moral pour notre pays.


(Crédit photo : © Jean-Philippe Baltel) 


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