Arrivée en tête au premier tour des municipales à Paris, NKM fait mentir les pronostics. L’occasion de revenir sur quelques idées préconçues.
Décideurs. Quel bilan tirez-vous de cette campagne municipale ? D’heureuses surprises et des regrets ?
Nathalie Kosciusko-Morizet.
Nous ne sommes pas à l'heure du bilan ! Il reste l'entre-deux tours et le deuxième tour. Ce sont les journées les plus intenses de la campagne. L'heureuse surprise ce sont évidemment les Parisiens. Je me doutais qu'ils avaient envie de changement et aspiraient à une nouvelle dimension pour leur ville mais je ne pouvais pas imaginer l'enthousiasme et l'engagement avec lesquels de si nombreux Parisiens viennent tous les jours me dire leur confiance.
Mon regret c'est de n'avoir pas face à moi une candidate socialiste qui vienne réellement dans la campagne pour débattre et confronter des idées de fond. Elle se comporte en héritière, en rentière d'une situation qu'elle croit acquise. Le débat y perd beaucoup.

Décideurs. Quelle est votre plus grande crainte : qu’Anne Hidalgo remporte l’élection ? Que l’abstention soit majoritaire ? Que le FN dépasse la moitié de son score national (hypothèse basse) ?
N. K.-M.
Face aux élections je n'ai jamais de crainte, seulement des espérances que je place dans la confiance des Parisiens.

Décideurs. Les commentateurs et biographes vous décrivent fréquemment comme « ambitieuse », « libre » ou « affranchie », voire « présidente ». Sur ce dernier point, vos détracteurs vous reprochent souvent de ne considérer Paris que comme un tremplin vers des responsabilités nationales. Que leur répondez-vous ?
N. K.-M.
Je crois que je suis surtout franche. Contrairement à la candidate socialiste, je dis ce que je pense et je fais ce que je dis. Je n’impose pas aux Parisiens des revirements selon le moment, le lieu ou le public. Sur le reste, je me suis engagée auprès des Parisiens à être pleinement maire de Paris jusqu’en 2020.

Décideurs. Selon une enquête OpinionWay/Le Figaro, 55 % des sondés veulent que « l'action municipale actuelle change ». Jean-Luc Mano évoquait il y a quelques semaines l’idée de ce changement sous la forme d’une révolution « culturelle de la droite » (« La droite ne peut pas reprendre Paris en tant qu'elle est de droite. Mais elle peut rassembler de manière plus large autour d'une idée de l'alternance. Sans révolution culturelle, la droite va à l'échec. ») Êtes-vous en accord avec ce constat ?
N. K.-M.
Les vingt listes que j'ai constituées à Paris sont effectivement des listes de renouvellement et de rassemblement : c'est la première fois depuis quinze ans qu'il y a à Paris une alliance entre le centre et la droite.
Mais pour moi Paris n'est ni de gauche ni de droite. J’ai voulu que mes listes soient à son image.

Décideurs. Un mot de la fin ?
N. K.-M.
Je laisse le mot de la fin à Victor Hugo : « Le magnifique incendie du progrès, c’est Paris qui l’attise ».

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