Le changement c’était mieux avant
Explosion des plans sociaux mais promesse d’inversion de la courbe du chômage ; mariage pour tous mais tensions ethnico-sociétales ; aggravation de la fiscalité mais garantie d’augmentation du pouvoir d’achat ; vœux d’exemplarité et de normalité mais … Jérôme Cahuzac. Forcée de naviguer à contre-courant avec le vent dans le dos, c’est soulagée que la France tourne la page de cette paradoxale année 2013. Enfin !

Et voilà 2014. Avec elle, son lot de promesses, d’ambitions et de bonnes résolutions. Souvent, les mêmes qu’il y a un an. Réduire le chômage, augmenter le pouvoir d’achat, sauver l’Afrique… Toujours les mêmes. En attendant l’année suivante. Las, voici en lieu et place des espoirs douchés ce qui vous attend.

Soyez prêts

D’abord, 2014 amorce une reprise. Pas de l’économie, mais de la finance. Plus de cinq ans après la chute de Lehman Brothers, les marchés sont au beau fixe, les bilans assainis et les réserves de cash aussi pleines que possible. Fusions, acquisitions, introductions en Bourse, les grands patrons feront parler la poudre. Publicis-Omnicom n’était qu’un apéritif. Soyez prêts !

En politique ensuite, 2014 est une année électorale. Avec les municipales et les européennes dans la ligne de mire, le gouvernement anticipe un printemps difficile. Première victime du désastre électoral annoncé, Jean-Marc Ayrault quittera Matignon par la petite porte. Remplacé par Martine Aubry, qui trouvera un adversaire politique de choix en la personne de Pierre Gattaz.

À droite, l’échec de l’UMP dans la reconquête de la plupart des grandes agglomérations sera fatal à Jean-François Copé. Pour lui succéder, qui de plus qualifié qu’Alain Juppé, auréolé d’une ample victoire acquise dès le premier tour sur ses terres bordelaises ?

Sur le volet social, enfin, 2014 marque une clarification des discours de protestation. Les porte-voix du ras-le-bol fiscal seront rejoints par une nouvelle génération de libéraux déterminés à « casser de la norme » et à redéfinir les fonctions régaliennes de l’État. Sollicité, Manuel Vals affrontera également la montée en puissance de mouvements identitaires issus des minorités. Ce qui servira évidemment la cause frontiste.

Qu’on se le dise, le changement, c’était mieux avant !

Pierre Netter

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