Art et Finance, le multi-family office consacré à l’art, conseille et accompagne les collectionneurs à travers l’acquisition, l’intermédiation, le financement et la transmission d’oeuvres. Deux associés de la structure, Julien Anfruns, avocat DS Avocats, et Rebecca Jacquin, notaire associée de Jacquin et Associés, reviennent sur les spécificités du marché. 
 
Décideurs. Quelques mois après la création d’Art et Finance, quel bilan dressez-vous ?
Julien Anfruns. Art et Finance est un multi-family office de l’art très récent qui a d’ores et déjà suscité beaucoup d’intérêt. Nous consolidons aujourd’hui notre offre en France. Art et Finance est un intermédiaire de conseil sur le marché afi n de répondre aux attentes de nouveaux clients intéressés par l’art mais qui n’ont pas encore investi à cause de différentes barrières à l’entrée allant du manque de temps à la question de la confi ance dans ce marché si particulier. De façon générale, l’art est un monde dans lequel il est difficile d’entrer quand on n’est pas initié de prime abord. Afin d’accompagner cette clientèle, nous avons mis en place une offre d’art avec l’expertise d’une spécialiste reconnue dans le marché de l’art qui connaît parfaitement le marché et qui recherche les oeuvres qui plaisent aux collectionneurs dans une fourchette de prix convenue préalablement. Ayant beaucoup travaillé dans le mécénat dans ma carrière tant pour le gouvernement que pour des institutions culturelles, nous avons aussi ajouté un service d’expertise "mécénat sur mesure" à destination des entreprises où nous aidons ces dernières à trouver un projet mécénat en vue de rassembler leurs parties prenantes et tout particulièrement notamment la communauté de leurs salariés derrière un projet fédérateur qui a du sens.
 
En quoi consiste cet accompagnement ?
J. A. Nous off rons à nos clients un conseil à 360 degrés qui associe à la transaction d’acquisition d’oeuvres d’art toute une série de services : assurance, transport, stockage, conseil fiscal, conseil en patrimoine et succession, financement, location d’oeuvres d’art et leasing, etc. Le client est ainsi toujours défendu par notre conseiller dans le meilleur de ses intérêts. De plus, pour les collections existantes, nous donnons aussi des estimations de la valeur des objets et pouvons en assurer la vente. Notre souci est d’assurer la meilleure adéquation de l’investissement en art avec les projets de nos clients. C’est pourquoi, nous abordons le sujet avec une approche globale afin d’offrir une vision d’ensemble à l’investisseur. Pour compléter, nous organisons des événements premiums autour de l’art à destination d’une clientèle de "banque privée", intéressée par l’art de manière générale et cherchant à construire ou à compléter une collection. Tout cela permet de s’ouvrir au monde exceptionnel et fascinant du marché de l’art. C’est par ailleurs un marché très dynamique comme l’ont montré encore les ventes l’an dernier mais qui gagnerait à s’ouvrir encore plus car il reste encore réservé à un nombre restreint d’amateurs.
 
En quoi l’art est-il un bon investissement plaisir ?
J. A. Notre parti pris est de conseiller des clients qui manifestent un intérêt réel et une vraie sensibilité dans l’art. On ne se reconnaît pas dans une vision purement spéculative du marché. C’est donc un engagement personnel de nos clients car investir dans l’art n’est pas neutre. Le collectionneur, même débutant, intègre un univers de création inspirant et riche, dans lequel chacun ressort grandi et qui – quand il concerne les artistes vivants – contribue énormément à la dynamique de création artistique. Au-delà de l’investissement plaisir, d’autres aspects ressortent tels que celui de la valeur de revente sur le marché secondaire. À cet égard, sachant que la moitié du marché n’est pas liquide, notre expertise est un gage supplémentaire pour nos clients si à terme ils souhaitent revendre une partie de leur collection pour faire d’autres acquisitions. C’est une vision dynamique de la collection d’art. Bien sûr, tout cela s’anticipe…

 

"Le collectionneur, même débutant, intègre un univers de création inspirant et riche, dans lequel chacun ressort grandi"

Rebecca Jacquin. L’art est avant tout un investissement plaisir avant d’être spéculatif. Il touche à la sensibilité des collectionneurs, qui cherchent à investir dans des oeuvres qui leur plaisent et finalement dans quelque chose de tangible. Il n’est pas possible de préjuger à l’avance l’évolution du marché de l’art. L’art contemporain a atteint aujourd’hui des niveaux records comparé à l’art ancien, notamment pendant la crise sanitaire où beaucoup de particuliers ont cherché à acquérir des oeuvres. Il faut approfondir et structurer l’envie du client afin d’allier plaisir et investissement. Pour cela, nous ouvrons à nos clients les portes de galeries ou d’ateliers d’artistes avec toujours une pointe d’insolite et d’inédit.
 
Comment transmettre une oeuvre d’art ?
R. J. Nous faisons face à une réelle problématique en matière de transmission car, de façon générale, on observe un manque d’accompagnement en matière successorale. Le client qui a une appétence pour l’art peut être bloqué dans la préparation de sa transmission patrimoniale. Nous l’aidons alors dans la structuration de son patrimoine en fonction de ses objectifs. La transmission dépend réellement de la collection mise en place. Dans le cas où elle est importante et de haute qualité, on conseillera les clients en matière de testaments, fondations, fonds de dotation… On pourra aussi les orienter le cas échéant vers des dations en paiement. À chaque fois, les dispositions à prendre sont au cas par cas en fonction du client et de sa collection.
 
Le mot de la fin ?
J. A. L’art rassemble tellement d’expressions créatives qu’il n’y a pas qu’une seule façon de se faire plaisir. La diversité des artistes permet d’honorer la multiplicité à la fois des goûts et des appétences en fonction des différentes personnalités des amateurs d’art et à vrai dire aussi de leur propre variété. 
 
Propos recueillis par Juliette Woods

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