Allianz Global Investors met le cap sur la pet economy. Le groupe se diversifie avec un fonds innovant. "Allianz Pet & Animal Wellbeing" est le premier à investir le secteur de la pet economy. Présentation avec Doris Santillana, Head of wholesale France. 
Décideurs. Pouvez-vous nous parler de la stratégie d’investissement de votre fonds ?
 
Doris Santillana. La pet economy est une thématique originale et particulière pour laquelle il n’y a pas de concurrence en gestion active à ce jour. Nous l’avons choisie pour trois raisons principales. D’abord, le taux de croissance attendu des entreprises faisant partie de cet univers d’investissement, comparé à celui des entreprises du marché mondial, est avantageux. Ensuite, nous avons une forme de décorrélation par rapport aux cycles de marchés. En effet, il est peu probable que les propriétaires d’animaux domestiques arrêtent de les nourrir ou de les soigner parce que l’économie va mal. Enfin, nous jouons la carte de la mégatendance des changements sociétaux et des sentiments vis-à-vis des animaux de compagnie (ils font partie de la famille), mais également démographiques, avec les populations vieillissantes et les millennials qui adoptent un chat ou un chien. De plus, la classe moyenne en Asie a aujourd’hui les moyens d’accueillir un animal au sein du foyer, ce qui augmente considérablement les opportunités financières.
 
Quel est l’univers d’investissement ?

 

Nous investissons au sein d’entreprises positionnées sur les secteurs de la santé et de la pharmaceutique. Prenons l’exemple des génériques. Cela n’existe pas pour les animaux et, ainsi, les laboratoires en tirent pleinement profit avec de très belles marges, ce qui va durer. De plus, la médecine préventive est au début de son développement pour les animaux. Il y a une évolution similaire à ce que nous faisons pour la santé des êtres humains, domaine jusque-là peu exploité. La croissance de la "pet food" rejoint les changements comportementaux. Les propriétaires souhaitent prendre soin de leurs animaux en améliorant la qualité de leur nourriture : plus fraîches, protéines sourcées, biologique… Cela a un impact énorme sur les bénéfices des structures grâce au phénomène de "premiumisation" de l’alimentaire animalier. Enfin, nous investissons sur les sociétés d’assurance en ne sélectionnant que les titres réalisant une part prédominante de leur chiffre d’affaires liée à notre thématique.

 
Comment est reçue la thématique par les investisseurs ?

 

C’est un thème étonnant, qui peut prêter à sourire au départ, mais qui reste dans les esprits. Après le premier réflexe un peu réticent, les opportunités d’investissement parlent d’elles-mêmes et en font un sujet convaincant. C’est une tendance pérenne, comme tout fonds investi sur les changements sociétaux. De plus, les clients ont compris qu’il n’y avait pas de titres liés à la technologie, ce qui est pratique pour les intermédiaires financiers qui abondent en solutions de ce genre. Notre solution vient diversifier le risque au sein d’une allocation globale.
 
Avez-vous une politique ESG ?

 

Nous avons une politique d’exclusion sur l’ensemble des fonds d’Allianz Global Investors concernant le tabac, l’armement, le charbon et les droits humains. L’empreinte carbone du portefeuille est plus que convenable par rapport à son indice de référence, cependant, nous ne souhaitons pas l’identifier comme un fonds ESG car il n’y a pas de démarche volontaire.
 
Quelles sont vos ambitions pour ce fonds ?

 

Nous souhaitons développer plus spécifiquement le canal des conseillers en gestion de patrimoine. Lorsqu’un intermédiaire propose cette thématique, il entre dans une discussion plus intime, voire affinitaire, ce qui lui permet d’enrichir sa connaissance de son client final, ce qui ne peut être que bénéfique pour sa relation future. 
 
Propos recueillis par Marine Fleury

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