Charlène Nespoulous, la cavalière
Quant à la sienne, ayant toujours voulu faire du conseil patrimonial, la ligne était toute tracée. Des études en droit civil et notarial à l’Université de Clermont-Ferrand la mènent aux masters droit des affaires et droit fiscal de Toulouse. À la besogne dans une étude notariale, dont elle perçoit les limites, Charlène suit la recommandation d’une notaire inspirée, en postulant chez Financière du Capitole. Elle y rencontre Jean-Luc Delsol qui, en véritable tuteur, lui met le pied à l’étrier en lui "apprenant tout" de la gestion de patrimoine, en particulier le volet financier jusqu’alors assez nébuleux pour la juriste fiscaliste. Après plus de quatre ans d’humbles et loyaux services toutefois, la trentaine arrosée, elle aspire à devenir associée, ce qu’elle fait en rachetant 20 % d’Alta Patrimoine. Mais rien ne l’avait préparée au tsunami de l’entrepreneuriat, cette nage incessante à contre-courant. Avec Nespoulous Gestion Privée, sa propre structure, elle enfonce le clou et signe le début d’une totale indépendance.
Après plus de quatre ans d’humbles et loyaux services toutefois, la trentaine arrosée, elle aspire à devenir associée
Cette implication professionnelle entraîne cependant des conséquences équines : fini le temps où Charlène pouvait allègrement chevaucher sa monture en semaine ou risquer de se blesser en compétition. Elle s’est ainsi mise à la course à pied, en substitution. Son premier objectif : le semi-marathon. Car, de la même manière qu’elle ne se hisse pas sur Toscane pour aller se promener en forêt et humer le humus en robe d’été et chapeau de paille, elle ne court pas pour courir. À cheval sur le but et la performance, elle se fixe des objectifs et doit les atteindre. "C’est ce qui me fait avancer", souligne celle qui "regarde des vidéos de chevaux tous les jours."
Très admirative de Christine Lagarde, de son parcours et de sa vision, Charlène refuse d’être féministe, mais ne montera jamais sur ses grands chevaux pour vous l’expliquer. Elle admet volontiers que, dans le métier qu’elle exerce, "c’est un avantage indéniable d’être une femme, tout passe mieux." Avec simplicité et franchise, avec le sourire mais sans fioritures. Une sérénité renforcée par le "miracle morning" dont elle suit les principes et qui a, selon ses dires, changé sa vie. Eh oui, à l’heure où vos rêves vous bercent encore, Charlène médite, parle à haute voix, visualise, s’étire, lit et pose sur le papier le déroulé de sa vie.
Marc Munier