P-L. Besse (My family Officer) "Dans un contexte mouvant, My Family Officer agit tel un chef d'orchestre"
Décideurs. Quel regard portez-vous sur la consolidation du marché ?
Tanguy Le Mat. Dans un contexte réglementaire de plus en plus exigeant, la consolidation du marché agit tel un accélérateur de croissance grâce à une mutualisation des ressources. En effet, elle permet à certains acteurs indépendants de mieux appréhender le risque de conformité et de pouvoir ainsi concentrer leurs ressources sur des projets de développement. Elle offre une meilleure visibilité à ces entreprises auprès d’un public cible et des acteurs de notre écosystème. De plus, ces rapprochements permettent aux entreprises d’être actrices du changement et d’être consultées dans l’évolution du cadre réglementaire et législatif – comme la transférabilité des contrats d’assurance-vie – aux côtés des associations professionnelles.
"Il est tout de même nécessaire de veiller à préserver son indépendance"
Du point de vue du client, c’est rassurant et cela témoigne d’un marché porteur avec des entreprises qui s’adaptent à leur environnement. Il est tout de même nécessaire de veiller à préserver son indépendance qui est une valeur recherchée par les clients. Une trop forte concentration avec trop peu d’acteurs peut ainsi nuire à l’interprofessionnalité et conduire à une standardisation de l’offre.
Quelles sont vos actions en matière d’ISR et ESG ?
Pierre-Loic Besse. Notre approche moderne du multi-family office induit une identité forte sur le plan écologique. Nos clients sont de plus en plus exigeants sur ces enjeux au même titre que les collaborateurs de MFO. Nous souhaitons contribuer à notre échelle au changement de fond qui s’opère dans le secteur financier. La notion d’ISR est notamment intégrée à notre cahier des charges dans la sélection de nos partenaires. En ce qui concerne la prise en compte des critères extra-financiers, My Family Officer collabore avec l’entreprise lyonnaise Smash dans sa politique de digitalisation des données afin de réduire son empreinte carbone via une solution éphémère de transfert de fichier. De plus, nous avons noué un partenariat avec Omart afin de promouvoir des artistes locaux en organisant des expositions, comme celle de Bleg Artiste, au sein de notre bureau. Enfin, nous favorisons la formation de nos collaborateurs en entretenant une relation étroite avec les établissements d’enseignement supérieur pour l’embauche des futurs stagiaires ou alternants qui seront les futurs collaborateurs de MFO.
Comment vous positionnez-vous sur le sujet des cryptoactifs ?
P.-L. B. C’est un sujet de premier plan, 8 % des Français possèdent des cryptos et 30 % d’entre eux considèrent un premier investissement (selon une récente étude de KPMG & Adan). Ainsi, nous avons fait le choix de nous intégrer à ce nouvel écosystème. Au-delà du caractère spéculatif des cryptomonnaies, il est essentiel de comprendre le fonctionnement de la technologie Blockchain.
"8 % des Français possèdent des cryptos et 30 % d’entre eux considèrent un premier investissement"
Nous proposons des ateliers afin de sensibiliser nos clients à cette classe d’actifs selon une approche régulée et prudente grâce à l’intervention de notre partenaire de référence Alain Broustail, CEO de Blockchain EZ.
Quelles sont vos ambitions pour le cabinet ?
P.-L.B. Nous avons le plaisir de vous annoncer l’ouverture de notre nouveau bureau à Paris par notre associé Tanguy Le Mat. Après avoir exercé près de dix années dans différents établissements tels que Crédit du Nord et Banque Palatine, il a fondé l’entité parisienne de My Family Officer afin d’accompagner son réseau de dirigeants d’entreprises. Au contact des jeunes entrepreneurs, il cultive une approche différenciante en adéquation avec leurs valeurs et leurs intérêts. Cette étape est stratégique dans l’évolution du cabinet. Nous allons pouvoir accélérer notre développement et renforcer notre présence à Paris. Nous souhaitons, évidemment, pouvoir dupliquer ce modèle en France mais également renforcer nos équipes à Lyon.
Le marché des multi-family office s’est accéléré ces dernières années, avec beaucoup de créations d’entités, comment l’expliquez-vous ?
T. Le M. Le modèle de la banque privée fait face à certains enjeux, notamment digitaux, qui nécessitent de nombreuses transformations. Les clients sont demandeurs d’un conseil global et d’une offre de solution exclusive et sur mesure. C’est dans ce contexte que des professionnels créent leurs structures afin d’accueillir les clients qui ne se reconnaissent plus dans le modèle traditionnel de la banque privée.
"Les clients sont demandeurs d’un conseil global"
L’approche du multi-family office permet de conseiller les dirigeants d’entreprise avec agilité sur des problématiques telles que l’internationalisation des patrimoines et les enjeux de gouvernance familiale.
La rémunération en honoraires est-elle la meilleure solution ? Un système hybride est-il possible ou souhaitable ?
T. Le M. My Family Officer est membre de l’Affo qui défend l’indépendance du conseil et l’approche transgénérationnelle. Pour cela, le modèle le plus adapté est la perception d’honoraires au travers de la remise d’une lettre de mission. Malgré tout, un système hybride est possible. Il est essentiel de placer les intérêts du client au centre du modèle de rémunération.
Comment vous distinguez-vous sur le marché du family office ?
P.-L.B. Se différenciant du modèle actuel des banques privées, My Family Officer accompagne sur le long terme les dirigeants, leurs holdings et leurs familles dans la valorisation de leur patrimoine. Nous sélectionnons en toute indépendance et transparence des solutions sur mesure le plus souvent réservées aux institutionnels. Dans un contexte juridique, fiscal et financier mouvant et s’internationalisant, My Family Officer est un chef d’orchestre travaillant en étroite relation avec les conseils de ses clients et un réseau d’experts sélectionnés afin de délivrer un conseil à forte valeur ajoutée.