En quête de diversification et de performance, les investisseurs sont de plus en plus séduits par le private equity qui permet de financer l’économie et de participer au développement des entreprises. Nouvelle plateforme d’investissement en ligne, Alphacap couvre une large partie du spectre des placements non cotés. Son cofondateur, Souleymane-Jean Galadima, revient sur les spécificités du private equity.

Décideurs. Quelle est la genèse de votre plateforme ?

Souleymane-Jean Galadima. L’équipe est partie d’un constat assez simple : depuis n’importe quel site de Bourse, les investisseurs peuvent accéder à toutes les informations relatives aux frais, aux performances passées, à la volatilité et à l’allocation des fonds cotés. Au contraire, lorsque l’on se penche sur le non coté – private equity, dette privée, immobilier, infrastructures –, la multitude des véhicules d’investissement et des sous-jacents fait qu’il est excessivement compliqué de les comparer, de les sélectionner ou même de les identifier. Partant de ce constat, nous avons décidé de structurer une plateforme couvrant l’ensemble du spectre du non coté, à destination des investisseurs particuliers et professionnels. Pour atteindre notre objectif de ne sélectionner que les fonds les plus qualitatifs (structuration, gouvernance, fiscalité, frais, couple risque/rentabilité), nous effectuons un travail important de due diligence des fonds et d’accompagnement du client dans le choix de la solution la plus adaptée à son profil.

Pourquoi investir dans le private equity ?

Aujourd’hui, de nombreux investisseurs s’intéressent au private equity et souhaitent y investir car cet actif présente une surperformance historique comparée aux marchés financiers classiques, aujourd’hui extrêmement volatils. De ce fait, nous constatons une croissance importante des souscriptions dans le capital-investissement. Selon Invest Europe, les nouveaux véhicules en phase de collecte ont amassé 118 milliards d’euros en 2021, un total jamais atteint. Le précédent record, de 114 milliards d’euros, date de 2019.

Les objectifs de la loi Macron puis de la loi Pacte visant à rapprocher l’épargnant de l’entreprise ont encouragé sa popularisation…

Nous constatons une « retailisation » du private equity depuis, notamment, la loi Pacte et une augmentation des niveaux de collecte. Aujourd’hui, les particuliers veulent davantage accompagner un projet, participer au développement des entreprises, à la croissance du pays et comprendre l’utilisation de leur épargne. Le capital-investissement, qui aide des jeunes pousses à percer, des PME à se développer ou des licornes à prendre de l’ampleur, séduit ainsi en les accompagnant.

De quelle manière cette popularisation impacte-t-elle le secteur ?

L’hypercroissance du private equity invite mécaniquement à se demander si avec autant d’afflux de capitaux et des valorisations aussi élevées, les sociétés de gestion de portefeuilles seront toujours en mesure de répondre aux promesses faites d’avoir de meilleures performances que les marchés financiers. Notre conviction sur le sujet est assez radicale. Effectivement, il est très difficile quand vous doublez ou triplez votre collecte, d’être aussi sélectif sur une stratégie d’investissement. Nous considérons que la démocratisation de cette classe d’actifs est positive pour l’économie française. Néanmoins, elle invite à d’autant plus de rigueur dans la sélection des meilleurs fonds, dans la diversification de ses souscriptions.

Comment les particuliers peuvent-il effectuer cette sélection ?

Ce n’est pas évident car contrairement à d’autres classes d’actifs, il existe peu de classements ou de données publiques sur les fonds de private equity. Notre recommandation aux investisseurs est de challenger systématiquement les sociétés de gestion et leurs gérants sur leur track-record. Il s’agit de s’assurer que les millésimes passés et leurs participations ont généré des performances cohérentes avec l’objectif initialement annoncé. Si les investisseurs disposent du patrimoine suffisant pour investir dans les fonds professionnels, dont le minimum de souscription est de 100 000 euros, nous les invitons à privilégier ces véhicules qui disposent d’une plus grande agilité dans leur politique d’investissement. Alphacap couvre tous les segments du private equity, et collaborent avec des sociétés de gestion françaises, européennes et nord-américaines.

De quelle manière accompagnez-vous vos clients ?

Nos investisseurs cherchent à investir sereinement, rapidement et durablement. Pour cela, nous déterminons en fonction de leur profil, de leur appétence au risque ou encore de leur patrimoine, l’allocation idéale en non coté. Certains investisseurs, pour les plus avertis, peuvent le faire en autonomie avec les fonctionnalités de la plateforme. L’ensemble des paramètres des fonds dont les frais, les risques, la maturité ou encore la performance sont affichés de manière transparente et équilibrée. La fiscalité des fonds est également analysée, notamment pour les investisseurs en recherche d’exonération d’imposition sur les plus-values comme le proposent certains FCPR ou FPCI fiscaux. Les entrepreneurs en situation d’apport-cession et en recherche de solutions éligibles au 150 0-B ter peuvent également apprécier notre sélection sur Alphacap.

Certains fonds immobiliers qui investissent dans les opérations de marchands de biens et de promotion sont d’ailleurs exclus de l’IFI. Il y a également le sujet des différents formats d’investissement utilisés pour investir dans le private equity :


- en direct, aussi appelé au nominatif pur ;
- par l’intermédiaire du PEA-PME pour les FCPR éligibles ou le compte-titre ordinaire, aussi appelé nominatif administré ;
- par l’assurance-vie française ou le PER (plan épargne retraite) pour certains FCPR ;
- via l’assurance-vie luxembourgeoise pour les FPCI ou SLP.

L’assurance-vie luxembourgeoise permet aux investisseurs de s’exposer au private equity dans un cadre fiscal et réglementaire optimisés.

Le mot de la fin ?

Alphacap propose une sélection qualitative de fonds et accompagne ses investisseurs dans la mise en oeuvre rapide d’une allocation non cotée, diversifiée et résiliente. Chaque investisseur peut en effet connaître la classification Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR) à laquelle un fonds appartient et ainsi apprécier les caractéristiques environnementales, sociales et de durabilité de son investissement.

Propos reccueillis par Juliette Woods

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