Société de gestion indépendante spécialisée dans le non coté, Entrepreneur Invest se donne la mission de démocratiser le private equity à un large public. Son président, Frédéric Zablocki, revient sur leur stratégie et les tendances d’investissement.

Décideurs. Pouvez-vous revenir sur la création d’Entrepreneur Invest ?

Frédéric Zablocki. Auparavant, Entrepreneurs Invest s’appelait Entrepreneurs Venture, mais nous avons changé de nom en 2020 car la structure, créée il y a vingt et un ans, a commencé dans le capital risque, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Nous avons toujours eu un seul métier qui est le private equity, seulement nous ne faisons aujourd’hui plus que du capital développement. En vingt ans, nous avons soutenu plus de 200 entreprises, levé 1,3 milliard d’euros et nous nous attelons depuis une dizaine d’années à la démocratisation au plus grand nombre de cette classe d’actifs, grâce à la création de fonds communs de placement à risque (FCPR).

Sur quels secteurs êtes-vous positionnés ?

Nous sommes positionnés sur les secteurs du numérique et de l’économie numérique à hauteur de 50 %. Nous privilégions les domaines de l’éducation et du Saas (les abonnements aux logiciels). Il se peut que les entreprises de notre portefeuille puissent utiliser des solutions en blockchain ou cryptomonnaie dans le futur, cependant, nous n’en avons pas actuellement qui soient entièrement consacrées à ce secteur. Pour les prochaines années, nous allons mettre l’accent sur l’éducation et la santé qui sont des thèmes porteurs de sens et véhiculant de belles histoires.

Vous proposez des tickets d’entrée dès 1 000 euros, quelle est votre stratégie ?

Les PME, au sein de notre portefeuille, sont françaises ce qui est une volonté de notre part pour rester au plus proche tant au niveau culturel mais aussi géographique et juridique. Nos stratégies les plus connues sont les FCPR à rendement. Nous avons ouvert "Rendement 6" qui comprend des obligations convertibles que nous plaçons au sein de PME. Le grand avantage est l’assurance du Fonds européen d’investissement (FEI) en cas de perte en capital sur les obligations. Cela rend le produit excellent en matière de rendement/risque. De plus, toujours grâce à cette assurance, nous pouvons proposer cette solution d’investissement à un plus large public qui n’a encore jamais investi en private equity. A l’avenir, nous souhaitons augmenter le nombre de clients et baisser le montant de la souscription moyenne par client.

Quelle est la place de la finance responsable dans votre gestion ?

Les critères ESG sont essentiels pour nous, en particulier sur la gouvernance et le social. À chaque fois que nous prenons des participations au sein d’une entreprise, nous essayons d’apporter les bonnes pratiques que nous avons.

"Les critères ESG sont essentiels pour nous, en particulier sur la gouvernance et le social"

Par exemple, la diversité en entreprise ou les plans d’intéressement, l’égalité hommes-femmes, etc. Nous les accompagnons sur ces critères au fil des années pour qu’elles soient le plus alignées possible à notre éthique. Par ailleurs, nous excluons tout ce qui concerne les énergies fossiles, notamment le charbon et le pétrole, ainsi que les secteurs autour de l’alcool et de la défense.

Comment le conflit russo-ukrainien affecte-t-il votre activité ?

Nous sommes investisseurs dans des PME françaises dont l’activité se trouve majoritairement dans les métiers de services et du digital, donc structurellement peu exposées aux territoires ukrainiens et russes. Nous avons estimé que 8 % des entreprises de notre portefeuille pourraient être touchées par la conjoncture, principalement par la hausse du prix des matières premières et de l’énergie.

Le mot de la fin ?

La diversification de l’épargne est primordiale. Aujourd’hui, nous constatons que le patrimoine total des Français est composé d’un peu d’actions cotées et de produits de type assurance-vie ou fonds euros. Le non coté est encore en marge et pourtant il offre de très bons rendements tout en donnant du sens à son épargne puisque l’on finance des PME sur tout le territoire, et par-là même l’emploi en France. Il faut se lancer !

Propos recueillis par Marine Fleury

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