Il y a neuf ans, l’ex-consultant et entrepreneur lançait One Man Support, un cabinet de conseil en stratégie qui met en relation des consultants et des managers de transition avec des entreprises. Un modèle de "success story", puisqu’en 2021, le groupe atteignait les 30 millions d’euros de chiffre d’affaires.

En 2013, Arnaud Sourisseau lançait One Man Support dans le but de moderniser le conseil en stratégie. Son crédo ? "Offrir le meilleur des deux mondes". C’est-à-dire allier la qualité des process et le niveau d’excellence des plus grands cabinets de conseil avec la performance et la flexibilité permise par le digital. En tout, une vingtaine de partners et business partners s’emploient à mettre en relation des entreprises avec des indépendants, qu’ils soient consultants et/ou managers de transition. En neuf ans, la mayonnaise a-t-elle prise ? Oui, et pas qu’un peu. L’an dernier, grâce à un peu plus de 800 missions, OMS enregistrait un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros, en croissance de 100 %.

Pour autant, le groupe, qui s’appuie sur plus de 2 500 consultants et managers, n’entend pas perdre ce qui a fait son succès. L’alliance du conseil classique et de la tech bien sûr, mais aussi la qualité des profils qu’il fait "matcher" avec les besoins de ses clients. Pas question de faire de compromis sur le sujet malgré la croissance du groupe et du vivier d’indépendants constitué. Pour ce faire, OMS rencontre et évalue chacune des personnes susceptibles d’être envoyées en mission. Il a également développé un outil en interne qui permet – à travers des critères tels que le secteur d’activité, la fonction du consultant, les langues qu’il maîtrise ou encore ses disponibilités et sa motivation – de proposer à ses clients les professionnels les plus adaptés dans les 48 heures suivant une demande. Taux de missions n'apportant pas satisfaction : 1 %.

Convaincre au plus haut niveau

Autre argument pour attirer de nouveaux clients : la transparence pratiquée par OMS sur ses commissions (20 %, quelle que soit la mission). Mais surtout des tarifs qui ne sont pas comparables à ceux des cabinets, souvent anglo-saxons, ayant pignon sur rue. "En créant OMS, nous voulions rendre ce type de prestation accessible à des PME et ETI ainsi qu’à des cadres dirigeants de grands groupes qui n’avaient pas le budget de membres de Comex ou Codir", précise Arnaud Sourisseau. C’est désormais chose faite. Le cabinet compte bien ne pas en rester là. Il vise maintenant les missions auprès des plus hautes fonctions des plus grandes sociétés.

"En créant OMS, nous voulions rendre ce type de prestation accessible à des PME et ETI ainsi qu’à des cadres dirigeants de grands groupes qui n’avaient pas le budget de membres de Comex ou Codir."

Qu’en pense la concurrence ? Si elle a pu être, un temps, condescendante, avant de devenir un brin soupçonneuse, les grands cabinets ont développé, depuis, une relation constructive avec OMS. "Nous entretenons de très bonnes relations avec les cabinets de conseils traditionnels qui, confrontés à un turnover fort, peuvent s'appuyer sur nous afin de renforcer leurs équipes", explique Arnaud Sourisseau.

Entrepreneur dans l’âme

C’est justement cette question du rapport au salariat qui est à l’origine d’OMS. Ancien étudiant de l’ESCP, de Sciences Po et de La Sorbonne en philosophie, Arnaud Sourisseau a passé quatre ans chez Bain & Company avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, soucieux de gagner en responsabilité et en liberté pour un équilibre de vie plus satisfaisant. Après avoir monté Hellofresh, revendu à Quitoque, puis participé à l’aventure monmarché.fr (cédé depuis à Grand Frais), il lance OMS sur la base d’un constat : l’absence de plateforme pour mettre en relation des consultants indépendants avec des entreprises fait vraiment défaut. Et ce, alors même qu’aujourd’hui 13 % des Français travaillent à leur compte et que ce chiffre ne fait que croître.

Afin d’accompagner cet élan et de soutenir de nouveaux projets entrepreneuriaux, le groupe lance OMS Invest qui se donne pour objectif de participer au financement de start-up de ses consultants avec des tickets de 10 000 à 500 000 euros mais aussi en leur faisant rencontrer leur marché, en les accompagnant sur leurs besoins opérationnels et dans la constitution d’équipes. Rien d’étonnant à ce qu’Arnaud Sourisseau, 39 ans, ait été identifié par le think tank l’Institut Choiseul, comme l’un des 100 leaders de l’économie de moins de 40 ans. Une distinction qu’il accueille avec modestie mais aussi fierté. Fierté de voir le monde des professionnels indépendants mis en avant.

Olivia Vignaud

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