A. Oden (CFGP) : "La symbiose de personnalités féminines et masculines est fondamentale dans ce métier "
Décideurs. Comment et pourquoi êtes-vous devenue CGP ?
Alexandra Oden. Par pur hasard ! Après un bac C, j’ai passé un DESS de banque, finance et négoce international à Bordeaux, puis je suis devenue trader devises à 22 ans. Rapidement, j’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour du métier. C’est à ce moment qu’on m’a parlé du métier de CGP, qui correspondait parfaitement à mon caractère sociable et tout s’est enchaîné très vite. J’ai rejoint le cabinet CFGP en 1998. Huit ans plus tard, je suis devenue associée et gérante d’une filiale, avant de reprendre la direction de la maison mère en 2013, avec mon associé Romain Andrieu.
Avez-vous déjà ressenti l’effet "plafond de verre" dans votre carrière ?
Non, au contraire ! Ma trajectoire professionnelle en est la preuve : au sein d’un cabinet créé en 1993 par des hommes, c’est au départ à une femme que l’on a proposé de reprendre les rênes de la société. Pour autant, je suis intimement convaincue que la symbiose d’une personnalité féminine et masculine est fondamentale dans ce métier. Nos qualités respectives – préservation, attention et rigueur pour les unes et prise de risque, pragmatisme et esprit de synthèse pour les autres –, se conjuguent à merveille.
Comment imaginez-vous votre métier se transformer à moyen terme ?
La vraie tendance, exacerbé par la crise, c’est la digitalisation. Personnellement, je ne crois pas à un virage vers l’IA. Le digital est une formidable opportunité pour faciliter le parcours client et gagner en temps et en efficacité, alors même que la réglementation est toujours plus lourde. Cependant, à moyen terme, nous nous dirigeons vers davantage de proximité, d’intimité et d’interactions avec nos clients, précisément grâce à ces nouveaux outils.
Le conseil que vous auriez aimé que l’on vous donne avant de vous lancer ?
Mon conseil serait simple : ne te décourage jamais et n’aie pas peur de modifier tes pratiques, tes outils, ta méthodologie. Cela permet de gagner en efficacité. Ce métier est parfois stressant, il demande une remise en question perpétuelle pour rebondir et apprendre de ses échecs. Il est dur de le pratiquer seul dans son coin. Je crois en la force d’une équipe structurée et construite avec soin et bienveillance pour s’entraider et avancer ensemble.