P. Gloser (Sianne Patrimoine) : "Chacun a indéniablement sa place dans ce métier"
Décideurs. Comment et pourquoi êtes-vous devenue CGP ?
Pascale Gloser. Après dix ans passés chez Danone à différents postes, j’ai voulu me reconvertir. J’ai pris le temps d’analyser ce que je voulais faire et dans quel secteur. J’avais deux certitudes : monter un projet entrepreneurial et aider, accompagner les familles, leur évolution. Après une expérience chez un CGP, je savais que j’avais trouvé ma voie. J’ai complété ma formation initiale et je me suis lancée.
Avez-vous déjà ressenti l’effet "plafond de verre" dans votre carrière ?
La finance est un univers très masculin. Pourtant, je n’ai jamais ressenti d’animosité. Les CGP forment un petit monde dans lequel tous les projets de développement suscitent de la solidarité entre cabinets, particulièrement ceux dirigés par des femmes. Chacun a indéniablement sa place dans ce métier, mais en tant que femme, personne ne nous attend : il faut de l’assurance, de la confiance et s’affranchir des regards pas toujours encourageants.
Comment imaginez-vous votre métier se transformer à moyen terme ?
Le métier devrait gagner des parts de marché. Notre technicité, notre formation continue et notre offre de service sont très appréciées par les clients. La part de clientèle délaissée par les banques privées accroît d’autant plus notre potentiel de développement. Mais pour réussir, il faut être visible, poursuivre un travail de pédagogie auprès du public qui n’identifie pas toujours bien notre rôle. Enfin, le marché est en pleine consolidation. Malgré toutes les cessions en cours, le respect de la clientèle et le maintien de la qualité du service sont centraux pour ne pas dénaturer notre métier
Le conseil que vous auriez aimé que l’on vous donne avant de vous lancer ?
Je crois que la question de la sortie doit être posée dès que l’on crée son cabinet. C’est une donnée clé à intégrer dès ses débuts pour bien anticiper son développement. D’ailleurs, en parlant de croissance, il ne faut pas hésiter à s’en donner les moyens très tôt pour ne pas se faire happer par les contraintes administratives du métier.
Propos recueillis par Sybille Vié