L'augmentation du pouvoir économique des femmes a été considérable ces dernières années. Elles sont de plus en plus influentes en matière d’économie et accèdent dorénavant à des postes hauts placés. Si la parité ne constitue pas toujours une réalité dans certains pays, des femmes réussissent néanmoins à briser le "plafond de verre" et à s’affirmer. Entretien avec Hélène Linard, associé gérante chez Linard Charbonnel.

Décideurs. Comment et pourquoi êtes-vous devenue CGP ?  

Hélène Linard. Dès la fin de mes études, j’ai eu l’envie d’entreprendre dans un domaine qui me passionnait : la finance. J’ai commencé ma carrière dans un groupe bancaire international, une très bonne école, et puis j’ai compris l’importance de l’indépendance du conseil pour les clients et l’intérêt de leur suivi sur du long terme. J’ai donc créé mon cabinet en 2010. Le véritable trésor de ce métier, c’est la relation tissée avec le client.  

Avez-vous déjà ressenti l’effet "plafond de verre" dans votre carrière ? Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui y sont confrontées ? Kant disait : "Nous ne voyons pas le monde tel qu’il est mais tel que nous sommes." Personnellement, je n’ai jamais eu l’impression d’être limitée en tant que femme. Le conseil que je donnerais à celles qui ressentent ce plafond : "Change de ciel, tu changeras d’étoile" (proverbe corse) et si les circonstances ne le permettent pas, rester déterminée !  

Comment imaginez-vous votre métier se transformer à moyen terme ?  

Jusqu’il y a peu, le CGP détenait seul, ou presque, la connaissance et bénéficiait donc d’une certaine influence sur ses clients. Aujourd’hui, c’est complètement différent, l’information est pléthorique. Notre métier à moyen terme sera plus tourné vers les relations humaines : le nouveau pouvoir ce sont les softs skills, l’intelligence émotionnelle. Il faut aussi rester très positionné, être reconnu pour sa spécialité.  

Le conseil que vous auriez aimé que l’on vous donne avant de vous lancer ?  
Essayer de sortir des cases, ne pas avoir d’a priori. Ne pas écouter les clients avec l’intention de répondre absolument, mais plutôt avec la volonté de les comprendre. Ne pas trop stresser pour aller chercher le meilleur support produit dans un catalogue, qui est d’ailleurs immense lorsque l’on est indépendant, mais plutôt de rester concentrée sur le point de vue du client.  

Vous souvenez-vous de votre tout premier client ?  

Je viens de le voir ce matin!  Je l’ai rencontré il y a quinze ans lorsque son entreprise était en développement, et aujourd’hui il vend cette entreprise. C’est une relation où le l’aspect personnel rentre naturellement en compte.  Avec le temps, on connaît toute la famille, on devient amis. 

Propos recueillis par Sandy Andrianabiby

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