L'augmentation du pouvoir économique des femmes a été considérable ces dernières années. Elles sont de plus en plus influentes en matière d’économie et accèdent dorénavant à des postes hauts placés. Si la parité ne constitue pas toujours une réalité dans certains pays, des femmes réussissent néanmoins à briser le "plafond de verre" et à s’affirmer. Entretien avec Séverine Richard-Vitton, associée chez Dauphine Patrimoine.

Décideurs. Comment et pourquoi êtes-vous devenue CGP ? 

Séverine Richard-Vitton. J’ai commencé ma carrière professionnelle en tant qu’avocate en droit financier dans un cabinet anglo-saxon. J’ai ensuite travaillé pour de grands groupes où je négociais le financement des projets d’infrastructure internationaux. Après une dizaine d’années dans ce secteur, j’ai eu envie de me réaliser autrement. En parallèle, je partageais avec mon mari sa passion pour la gestion de patrimoine dans sa dimension humaine et j’ai eu envie d’apporter mes compétences à Dauphine Patrimoine. 

Avez-vous déjà ressenti l’effet "plafond de verre" dans votre carrière ? Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui y sont confrontées ?  

C’est indéniable au sein de grands groupes. Les femmes sont peu nombreuses à atteindre des postes de direction, encore moins de directions opérationnelles. Il est toutefois possible de monter facilement dans de petites structures. Et la profession se féminise de plus en plus. Les femmes doivent oser et comprendre les codes et les stratégies des entreprises - bien trop souvent masculins - si elles veulent gravir les échelons. Réseauter en fait partie. Elles sont nombreuses à ne pas accepter un poste à responsabilité de peur de ne pas être à la hauteur. Il faut saisir les opportunités ! 

Comment imaginez-vous votre métier se transformer à moyen terme ?  

Le métier se digitalise à grande vitesse. La réglementation va continuer à s’alourdir, d’où la nécessité de se doter d’outils encore plus performants. Les conseils seront plus techniques et le business model tendra vers celui des avocats concernant la transparence des honoraires. En revanche, l’humain restera au cœur de la relation. Être à l’écoute et offrir une solution personnalisée est l’atout majeur de ce métier. 

Le conseil que vous auriez aimé que l’on vous donne avant de vous lancer ?  

Les rencontres sont fondamentales dans ce métier. Mon réseau initial a été essentiel pour le développement de mon activité de CGP. 

Vous souvenez-vous de votre tout premier client ? 

L’un de nos premiers clients a joué un rôle majeur dans la croissance de la structure, rencontré par l’intermédiaire d’une amie avocate. Il représentait la moitié de nos encours et a fait décoller l’entreprise ! 

Propos receuillis par Juliette Woods et Emilie Zana 

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