S. de Nadaillac (Lazard Frères Gestion) : "La baisse des marchés financiers a fait naître des opportunités d’investissements"
Décideurs. Comment les équipes de Lazard Frères Gestion ont adapté leur organisation aux mesures de confinement ?
Sophie de Nadaillac. Début mars, quand l’épidémie est arrivée en Europe, nous avons accéléré le plan informatique en cours afin de permettre à tous nos collaborateurs d’être équipés pour le télétravail. Grace à la tablette dont ils disposent, les collaborateurs ont accès, à distance, aux mêmes outils (CRM, gestion de portefeuille, reporting) et applications que lorsqu’ils sont au bureau. Nos équipes ont ainsi à leur disposition toutes les informations relatives aux clients et peuvent assurer un suivi optimal. Nous continuons à gérer les allocations, les investissements et les opérations sur les comptes des clients dans les mêmes conditions qu’avant la crise. Une dizaine de personnes seulement sont présentes physiquement dans nos locaux pour assurer la continuité de nos services. Aucun collaborateur n’est en chômage partiel.
"Certains clients en attente ont accéléré leur décision d’investissement pour profiter de points d’entrée jugés intéressants"
Comment avez-vous communiqué auprès de vos clients ?
Nous avons utilisé trois canaux de communication.
Une note quotidienne est mise à disposition par l’intermédiaire de notre blog. Nos équipes de gérants et d’économistes y analysent les volets sanitaire, économique et les marchés. Cette note est un vecteur de communication important, accueilli très positivement par nos clients.
Des conférences téléphoniques sont également organisées régulièrement. Ces moments se veulent interactifs. Nos clients ont ainsi la possibilité de poser les questions qu’ils souhaitent à nos experts. Ces sessions sont également mises à disposition de nos partenaires et prospects en « replay ».
Enfin, de nombreux rendez-vous téléphonique ont eu lieu en one to one. Globalement, nous nous sommes assurés que l’ensemble de nos clients aient bien des contacts réguliers avec leur banquier.
À ce stade de la crise, nos clients disent apprécier notre capacité à assurer la continuité des opérations, notre disponibilité à leur égard et notre transparence dans le partage des informations.
De quelle façon vos clients ont-ils vécu la baisse des marchés financiers ?
Avant la propagation de l’épidémie, le contexte économique était plutôt porteur et nos portefeuilles étaient relativement exposés aux actions. Les valorisations élevées nous amenaient cependant à faire preuve d’une certaine prudence pour les nouveaux clients. Au total, très peu de clients ont paniqué après la baisse des marchés financiers. Cette chute a même fait naître certaines opportunités d’investissements. Cet environnement a, par ailleurs, eu un effet positif sur le développement de notre activité en gestion privée. Certains clients en attente ont, ainsi, accéléré leur décision d’investissement pour profiter de points d’entrée jugés intéressants.
Notre ADN de gestion repose sur des entreprises de qualité, à même de réaliser une croissance solide et rentable. Ces sociétés en portefeuille devraient, dans leur immense majorité, retrouver le chemin de la croissance une fois cette épidémie derrière nous.
AF