J-M.Ribes (BPE) : "Notre ambition est de collecter 1,5 milliard d'euros net par an"
Décideurs. Pouvez-vous nous présenter la banque privée BPE en quelques mots ?
Jean-Marc Ribes. La banque BPE a été créée en 1963. Elle accompagne les personnes physiques et les holdings patrimoniales sur ses quatre pôles d'expertise : des solutions de financements patrimoniaux, de l'ingénierie patrimoniale, de la gestion financière et de la gestion de fortune. Nous sommes près de 400 collaborateurs. En l’espace de cinq ans, les actifs sous gestion sont passés de 4,8 à 9,7 milliards d'euros et le résultat d'exploitation a augmenté de 145 %. La banque BPE dispose de 80 implantations en France. 30 agences banques privées et 50 espaces BPE au sein des bureaux de poste. Le produit net bancaire (PNB) est de 140 millions d'euros, le résultat d'exploitation de 62 millions d'euros.
Un seuil d'entrée a-t-il été fixé pour pouvoir bénéficier des services de vos équipes ?
J-M.R. Nous n'avons pas de seuil d'entrée. Nous étudions le potentiel de chaque client. Nous accompagnons principalement des professionnels libéraux, des cadres dirigeants, des grandes familles et de nombreux chefs d'entreprise.
En novembre 2015, vous avez fusionné vos activités avec celles de la société de gestion du groupe La Banque Postale, La Banque Postale Gestion Privée. Est-ce encore possible de travailler en architecture ouverte quand une banque privée détient sa propre société de gestion et fait partie d'un groupe aussi important ?
J-M.R. Cette société de gestion gérait les mandats de gestion pour le compte des grands clients privés de La Banque Postale. Grâce à ce rapprochement, nous avons des produits et des services totalement intégrés. Cette offre est aujourd'hui très appréciée de nos clients.
Aurélie Tristant. C'est un atout complémentaire. Nous travaillons en architecture ouverte mais nous avons également notre propre expertise. On peut ainsi offrir à nos clients un contact direct avec un stratégiste, un économiste et des gérants. La banque BPE travaille également avec d'autres sociétés de gestion du groupe, telles que Tocqueville Finance, ou des maisons extérieures. Concernant les produits structurés, nous travaillons sous forme d'appels d'offres. De même, pour les assurances-vie, nos partenaires privilégiés sont les entités de la CNP, et nous travaillons aussi avec d’autres compagnies en France et au Luxembourg. Notre priorité est d'aller chercher les meilleures offres pour nos clients, en constituant des solutions sur mesure.
"La France ne doit pas se cantonner uniquement à sa capitale" Aurélie Tristant (BPE)
Vous devriez bientôt franchir le cap des 10 milliards d'euros d'actifs sous gestion. Quels sont vos objectifs à moyen terme ?
J-M.R. Notre ambition est de collecter 1,5 Md€ net par an. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur les équipes de la banque BPE et le réseau de La Banque Postale qui participe à la collecte de la société de gestion. Les 1 000 conseillers spécialisés en patrimoine qui travaillent au sein du groupe nous confèrent une force de frappe importante. Les synergies fonctionnent très bien avec ce réseau. Les grands groupes bancaires préfèrent le plus souvent créer des grands pôles où le client peut disposer au sein d'un même espace d'un ensemble très large de compétences. Pourquoi avoir suivi une voie différente ?
A. T. Nos clients préfèrent que l'on vienne à eux, que l'on se déplace. La banque BPE propose l'un des plus importants maillages territoriaux. Les clients sont par ailleurs très gratifiés de voir des dirigeants de banques dans leur ville. Nous sommes une banque privée présente à Paris et dans les territoires. À notre sens, la France ne doit pas se cantonner uniquement à sa capitale.
L'appartenance à un grand groupe vous fait-elle perdre en agilité ?
J-M.R. Au contraire, nous demeurons très autonomes. Étant une filiale à 100 % de La Banque Postale, nous conservons une très grande flexibilité. L'appartenance à La Banque Postale nous permet aussi de bénéficier de la solidité du groupe. Nous profitons également d'une marque qui a gagné la confiance des Français, représentant le dernier grand groupe public de l’hexagone. C'est donc pour nous le meilleur des deux mondes.
Quel est le rôle de La Banque Postale Immobilier Conseil ?
A. T. Créée il y a dix ans, la société propose une offre en immobilier de défiscalisation en direct (Pinel, Malraux, LMNP …) que nous sélectionnons avec de grands groupes français immobiliers. Cette activité est importante car elle fait écho à la classe d'actif préférée des Français, à une époque où chacun doit se constituer des compléments de revenus en vue de la retraite. Cette année, 1 600 lots ont été commercialisés, représentant près de 315 millions de volume d’activité.
Cette année, la banque BPE a aussi annoncé, en partenariat avec CNP Assurances, le lancement du contrat d'assurance-vie multisupports BPE Emeraude. En quoi est-il différent ?
A. T. Il propose trois modes de gestion afin de personnaliser le contrat du client selon son profil d'investisseur et ses objectifs. Il offre un large choix de supports financiers via la « gestion libre » et le « mandat d’arbitrage ». Il répond notamment aux attentes des clients qui souhaitent déléguer la gestion de leur contrat grâce au « mandat d’arbitrage ». BPE Emeraude offre ainsi le choix de 7 orientations de gestion (allant du niveau de risque modéré à très élevé), dont 3 comportant des titres actions et un profil de gestion ISR baptisé « Citoyen ». Dans le cadre de la « gestion libre », les clients peuvent notamment souscrire aux meilleures SCPI du marché (dont celles d’AEW Ciloger et Sofidy) ainsi qu’à des supports temporaires de type EMTN (Euro Medium Term Notes).
AF