Les marchés Post-War & Contemporain et Urban Art ne se sont jamais aussi bien portés, puisant leur dynamisme dans la re-découverte d’artistes éclipsés et la demande exponentielle d’une clientèle récente. État des lieux.

Sur le marché global de l’art estimé en 2018 à 67,4 milliards de dollars*, Artcurial, maison de vente à l’aura internationale, est un acteur de poids réalisant un volume de ventes de près de 200 millions d’euros. Dynamique et multidisciplinaire, elle s’est toujours intéressée au design et au Street Art dont elle a fait, avant l’heure, deux de ses spécialités, attirant un public avisé à Paris et à Monte-Carlo. Si les unes de la presse se font l’écho de records pharaoniques de ventes d’art antique et d’art moderne, il n’en demeure pas moins que la circulation d’œuvres majeures s’amenuise. L’heure est à l’émergence de nouvelles tendances générées par l’art d’après-guerre, les arts contemporain et urbain, exempts de considérations sexistes ou raciales pour leurs auteurs.

L’art de relayer de nouveaux centres d’intérêt pour les collectionneurs

Artcurial, prompt à satisfaire un marché en pleine mutation, serait-il précurseur, voire influenceur de ces tendances ? Martin Guesnet, son directeur associé en charge du développement Europe et président du réseau d’art contemporain Alpes & Riviera Botox(s) nous éclaire : « Nous sommes plus amplificateurs qu’influenceurs. Nous devons palier à un marché qui se restreint en explorant de nouveaux territoires dont l’histoire de l’art regorge. Si les Warhol se raréfient, d’autres très grands artistes trouvent enfin leur place dans les salles des ventes et sur le marché privé. » Si sur le marché global, la France (représentée par des contemporains tels Riopelle, Dubuffet, entre autres) et l’Allemagne s’illustrent, on assiste depuis trois ans à un retour en force de deux puissances politiquement conflictuelles : la Chine (avec Chu Tech-Chun, Zao Wou-ki, etc.) et les États-Unis, actuel leader. Les tendances sont aussi marquées par la prise en considération des artistes féminines et noirs-américains dynamisant un marché de l’art contemporain représentant 20% du marché global contre 3 à 5 % il y a 20 ans.  

L’art urbain : un marché émergent prometteur

Ce nouveau courant a insufflé un nouvel élan dans le monde des enchères comme en témoigne la dernière vente Urban & Pop Contempory orchestrée par Artcurial affichant un résultat de 2 387 277 euros. « Une nouvelle génération d’acheteurs est effectivement apparue ces dernières années. Plus jeunes, ils se sont tournés vers un marché moins onéreux que celui de l’art traditionnel accessible aux galeries, musées, investisseurs et collectionneurs d’une moyenne d’âge plus élevée (plus de 40 ans). » précise Martin Guesnet.  L’huile sur toile « Lucrèce » d’Artemisia Gentileschi (peintre féminine du XVIIe siècle), vendue par Artcurial, le 13 novembre dernier pour un montant de 4 777 000 euros, illustre cette frontière financière de taille. L’Urban Art aux prix plus modérés satisfait la double appétence pour la mode et l’art de ce nouveau profil de clients. Si certains artistes ont déjà atteint une côte importante, à l’image de Banksy, Invader, JonOne, une pléthore de talents reste à découvrir.  

Des chefs-d’œuvre novateurs naissent également de la confluence de deux courants à l’instar de la toile du street artiste Andrea Ravo Mattoni, peinte à l’aérosol et inspirée du maître Luca Giordano. Réalisée lors du salon Fine Arts Paris, cette œuvre exposée à l’Hôtel Sinner sera mise aux enchères lors de la prochaine vente Urban Artcurial au printemps 2020 au profit de la restauration d’un plâtre inédit, le « Penseur » du sculpteur français, Paul Cornet.

Rendez-vous lors des prochaines ventes pour porter un nouveau regard sur le monde artistique de demain.

*Rapport 2019 de The Art Market du Dr Clare McAndrew fondatrice de Art Economics

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