Le géant mondial de l’asset management a payé le prix fort pour racheter le spécialiste de la gestion financière eFront. Il valorise la cible à 1,3 MD€, bien au-dessus des offres concurrentes.

« Un acquéreur potentiel est entré en contact avec nous pour structurer une offre de rachat d’eFront, mais nous avons préféré ne pas donner suite car nous savions que Blackrock ne laisserait aucune miette ». Voilà, en quelques mots, les confidences d’un banquier conseil proche de l’affaire qui résument bien les ambitions du géant mondial de l’asset management à l’égard du spécialiste français de la gestion financière, détenu jusque là par Bridgepoint. Dans les détails, la cible serait valorisée à 1,3 milliard d’euros (un peu plus de 20 fois son Ebitda prévisionnel 2019, à 60 millions d’euros), et Blackrock aurait mis 300 millions d’euros de plus sur la table que son premier poursuivant. De quoi éteindre toute concurrence sur cette entreprise affichant une croissance phénoménale.

Blackrock valorise les synergies

En l’espace de quatre ans, sa rentabilité a été multipliée par 4, et la solution d’eFront (évaluation et suivi de portefeuilles d’actifs, relation avec les souscripteurs) est désormais utilisée dans plus de 700 boutiques de gestion dans le monde. Blackrock, outre son statut de leader mondial de l’asset management, est aussi un fournisseur de solutions de ce type par le biais de la plateforme Aladdin. Des synergies entre celle-ci et eFront devraient vite apparaître. Pour rappel, Bridgepoint avait pris le relais de Francisco Partners en 2015 sur la base d’une valeur d’entreprise de 300 millions d’euros. Il s’agit évidemment d’une très belle opération pour le GP et l’équipe de management emmenée par Olivier Dellenbach (co-fondateur) et Tarek Chouman (CEO).

FS

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