La validation des acquis de l’expérience (VAE) s’ouvre à la comptabilité. Les professionnels de la comptabilité auront ainsi enfin l’occasion de valoriser leurs expériences.

C’est une grande nouvelle pour les professionnels travaillant dans les cabinets d’expertise comptable ou d’audit : le DEC s’ouvre à la validation des acquis de l’expérience. Une véritable aubaine pour les experts-comptables non diplômés qui veulent créer leur propre cabinet ou faire évoluer leur carrière vers le métier de directeur financier.

Cette opportunité a longtemps été sujette à une ambiguïté légale. En cause, le décalage entre l’existence d’une certification, établie par un décret datant de 2012, et l’impossibilité de se prévaloir de cette même certification sans la publication d’un texte d’application émanent du ministère de l’Éducation nationale. Le conseil d’État a mis fin à cet imbroglio en répondant positivement au recours initié par Hervé Boullanger, directeur de mission et conseil à la Cour des comptes. Le recours concernait le rejet de sa demande de reconnaissance de son expérience professionnelle par le service interacadémique des examens et des concours. Désormais, le ministère de l’Éducation nationale est dans l’obligation d’étudier les candidatures de VAE du diplôme d’expertise comptable. Hervé Boullanger, premier titulaire du DEC par validation des acquis ouvre la voie aux nombreux experts-comptables et autres professionnels du chiffre qui pourront ajouter à leur CV ce diplôme de niveau bac +8.

L’absence de texte d’application rend cependant le processus de candidature imprécis, notamment concernant les attentes du jury. Après une présélection, chaque candidat admissible devra démontrer par un dossier d’une centaine de pages qu’il possède les compétences attendues pour les trois épreuves du diplôme d’expertise comptable : la déontologie, la révision légale et le mémoire. Malgré l’approximation sur les exigences du jury, la VAE serait un réel gain de temps pour les professionnels expérimentés. En effet, dans la voie habituelle d’obtention du DEC, de longues périodes de stage sont obligatoires. Par ailleurs, à la différence des « executive programme » les candidats n’auront pas d’examens à passer. Dans la perspective d’évoluer en interne en tant que DAF ou pour avoir une reconnaissance académique essentielle dans le traitement de dossiers internationaux, le diplôme devient une variable de différenciation importante.

S.A

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