Philippe Hamon, directeur général délégué de VIP Conseils, l’un des principaux courtiers français spécialisés dans les produits financiers évoque sa perception du marché de la gestion et des défis auxquels ce secteur doit faire face.

Décideurs. Quelle est votre perception du marché de la gestion privée ?

Philippe Hamon. Le marché de la gestion privée est marqué par une série de réglementations qui modifient considérablement l’activité. Je pense que les petites structures de ce secteur risquent de rencontrer de très grosses difficultés d’adaptation que ce soit sur le plan juridique, de conformité, ou de rémunération. Elles seront obligées de se fédérer. Comme les banques privées nous segmentons de plus en plus notre clientèle. Un des défis pour l’ensemble des structures, et surtout pour les plus grandes, sera la digitalisation. La relation entre les clients et les conseillers doit intégrer de manière plus importante l’aspect digital. Enfin, la DDA, qui entre en vigueur au mois d’octobre va également modifier nos méthodes de travail, nos équipes seront prêtes.

La réglementation : danger ou opportunité ?

La réglementation est une opportunité car elle permet d’éliminer une certaine concurrence. Il faut l’accepter car elle est devenue un élément essentiel de développement. Il faut vite l’intégrer pour en faire un atout, ce que nous faisons.

Comment votre structure peut-elle tirer son épingle du jeu par rapport aux banques privées avec cette segmentation de la clientèle ?

Notre atout majeur, c’est la réactivité. Nous avons toujours dans nos équipes un expert à disposition du client pour répondre à ses préoccupations. La gestion de patrimoine peut être complexe pour certain de nos clients, c’est la raison pour laquelle nous devons les accompagner. Nous parvenons ainsi à avoir une clientèle très fidèle que nous suivons également de manière transgénérationnelle. Nous disposons en même temps d’une équipe très stable qui reste ainsi en mesure de suivre la vie de nos clients pour leur offrir un accompagnement dans la durée le plus personnalisé possible. Les banques privées suivent moins cette optique. Leurs équipes évoluent constamment et les clients bénéficient d’une moins grande stabilité et continuité dans leur suivi.

Quelle est votre vision du private equity ?

Avec l’arrivée de l’IFI les clients voient moins l’intérêt d’investir dans l’immobilier. Même si il est devenu de plus en plus difficile de faire de belles performances, le private equity  reste une classe d’actif que l’on intègre dans notre offre, il représente une part de marché de plus en plus importante. C’est pourquoi le choix des partenaires avec lesquels nous travaillons est primordial. 

Propos recueillis par Yacine Kadri

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