Selon un rapport réalisé par Eurogroup, le coût du Brexit pour les banques d’investissement implantées à Londres s’élèverait à cinquante milliards de livres. Sans compter la baisse de leurs revenus qui pourrait atteindre 30 %.

Si de nombreuses études s’étaient penchées sur les opportunités offertes par le Brexit aux places financières d’Europe continentale, peu s’étaient essayées à chiffrer son coût pour les banques d’investissement implantées à Londres. Selon le cabinet de conseil Eurogroup, Le transfert des activités des banques d'investissement de Londres vers le Vieux Continent pourrait leur coûter plus de cinquante milliards de livres. C’est deux fois plus que ce qu’avait estimé Xavier Rolet, le président de la Bourse de Londres.

40 MD£ pour la compensation des transactions en euro

Selon l’étude, ce montant s’explique principalement par la volonté de Bruxelles de rapatrier en Europe la compensation des transactions en euro, aujourd'hui massivement traitées à Londres. Pour faire face à ce changement, les banques devront investir quarante milliards de livres dans leurs infrastructures. Autre source de dépense, la multiplication des implantations sur le continent afin de ne pas froisser les pouvoirs publics de chaque pays. Le rapport estime par exemple que les banques devraient payer entre dix et quinze milliards de livres en charges supplémentaires induites par le renforcement opérationnel de bureaux fragmentés sur le continent qui feront doublon avec Londres.

La fin annoncée des succursales

Que ce soit à Londres ou en Europe, les banques étrangères se sont toujours développées en investissant le moins possible dans leurs structures : l’intervention locale se faisait alors avec le statut de succursale et non de filiale. Mais ce système ne devrait pas perdurer. Dans leur volonté de favoriser leurs systèmes financiers, les régulateurs britanniques et européens envisagent d'exiger des banques étrangères de vraies entités afin d’en avoir le plein contrôle.

Pour réduire leurs coûts, les banques d'investissement devraient donc concentrer leurs efforts d’implantation sur une seule capitale financière. La concurrence entre Francfort et Paris n’en sera que plus forte. Pour autant, l’addition à payer pour le Brexit sera toujours supérieure aux revenus que ces établissements génèrent en un an, soit 44 milliards de livres. La question du financement s’annonce cruciale puisque le rapport estime que dans le même temps les revenus vont se réduire de 20 à 30 %. ) De son côté, la banque centrale britannique estime le coût d'une sortie de l'Union européenne sans accord à 75 000 emplois dans les services financiers.

Vincent Paes

 

 

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