Après une restructuration réussie entre 2011 et 2013, le groupe Finizy/Meilleurtaux.com s’est lancé, avec le soutien d’Equistone, dans une politique de croissance externe ambitieuse. Fort de sa nouvelle dynamique, le courtier indépendant a attiré l’œil de nombreux investisseurs, dont le fonds d’investissement Goldman Sachs qui en est devenu l'actionnaire majoritaire.

Quel bilan faites-vous de vos années aux côtés d’Equistone ?

Le fonds d’investissement fut notamment un précieux soutien pour toutes nos questions de croissance externe. En l’espace de trois ans, nous avons ainsi racheté cinq entreprises, de tailles très différentes. Parmi celles-ci, figurent le comparateur de tarifs bancaire « choisir-ma-banque.com » rebaptisé depuis « meilleurebanque.com » ainsi que le comparateur d’assurance Pixeo, devenu « meilleureassurance.com ».

 

Pourquoi vous êtes-vous rapproché du fonds d’investissement Goldman Sachs ?

L’année dernière, nous avions le sentiment d’être arrivés à un tournant. Il fallait passer à une deuxième phase de notre croissance dans notre stratégie multi-produits. Il était également temps de penser à notre développement hors de France. Notre métier est très fragmenté dans toute l’Europe. À ce jour, il n’existe pas d’acteurs paneuropéens. Pour concrétiser nos ambitions, nous avions besoin de nous faire aider par un investisseur ayant une bonne connaissance des autres marchés et qui nous ouvrirait des portes. Un savoir-faire que l’on ne pouvait pas avoir avec Equistone. Le fonds d’investissement géré par Goldman Sachs dispose d’une bien meilleure connaissance sectorielle. En Angleterre, par exemple, ils nous ont déjà permis de prendre contact avec des acteurs importants de ce marché.

"Les poches de Goldman Sachs sont profondes mais nous ne ferons pas n’importe quoi"

 

Quelle est votre stratégie de développement ?

Notre stratégie de croissance est multicanale, avec notre réseau web et physique, et multi-produits. Nous avons la volonté d’offrir une palette complète de services financiers aux particuliers, avec l’angle de l’information et de la comparaison. Il y a quelques produits pour lesquels nous allons au-delà de ce service puisque nous sommes en mesure d’assister le client jusqu’à la conclusion du contrat. Ces dernières années, nous avons ajouté de nouveaux silos de façon à avoir une gamme encore plus fournie. On a également ajouté des expertises, moins visibles pour le grand public, qui servent aux autres acteurs de notre secteur.

 

Quel est donc le fondement de votre modèle économique ?

Nous voulons être les acteurs de référence pour les personnes physiques ayant des questions sur le crédit et sur les métiers de l’assurance, et demain, je l’espère aussi, sur les placements.

La première source de rentabilité est le fait que nos sites internet bénéficient d’un trafic gigantesque. L’univers Meilleurtaux a ainsi enregistré près de 40 millions de visites en 2016.

En pratique, nous sommes rémunérés sous la forme de commissions d’apports par les banquiers et assureurs à qui l’on a apporté des clients. Nos 250 agences intégrées à notre réseau physique perçoivent par ailleurs des honoraires de recherche de financement par les clients. Accessoirement, nous bénéficions également de revenus publicitaires tirés de nos sites internet.

 

Votre croissance hors de France passera-t-elle par de nouvelles acquisitions ?

Il n’est pas impossible d’envisager un rachat d’une technologie ou d’un business établi. Les poches de Goldman Sachs sont profondes mais nous ne ferons pas n’importe quoi. Nous ne sommes pas pressés. Beaucoup d’acteurs du secteur des nouvelles technologies ont en effet été malheureusement amenés à fermer certains de leurs bureaux à l’étranger au cours des derniers mois.

 

Propos recueillis par Aurélien Florin (@FlorinAurelien)

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