Secteur pouvant connaître de fortes périodes de volatilité, les biotechnologies n’en sont pas moins un outil de diversification intéressant. Est-ce le moment de s’y positionner ? Evan McCulloch Directeur de la recherche chez Franklin Equity Group se pose comme l’avocat des biotechs.

Décideurs : Pour quelles raisons pensez-vous que le secteur des biotechnologies est un marché prometteur ?

Evan McCulloch. Nous pensons que le secteur des biotechnologies est prometteur pour trois raisons. D’abord, nous vivons dans une période caractérisée par le vieillissement de la population et, comme nous le savons, les personnes âgées ont tendance à consommer plus de produits de santé que les individus des autres tranches d’âge. Ensuite, nous bénéficions d’un nouveau cycle d’innovation et commençons tout juste à récolter les bénéfices des progrès des 10-15 dernières années sur les biotechnologies. Par exemple, les progrès dans le séquençage de l’ADN (ex. le séquençage du génome entier) rendent les diagnostics de plus en plus performants, permettant de détecter les maladies plus en amont et de les traiter plus rapidement.

En plus de cela, nous constatons des avancées significatives dans les technologies des nouvelles génomiques  et des protéomiques, qui permettront une approche plus détaillée et personnalisée dans la production de nouveaux produits. En 2015, il y a eu 45 nouveaux médicaments qui ont été approuvés, ce qui représente un plus haut depuis 1996. Enfin, la faible corrélation du secteur des biotechnologies avec les autres secteurs tels que l’énergie, les financières et les services de télécommunications, constituent un autre avantage important. Les investisseurs peuvent donc bénéficier de cette qualité de diversification dans leur portefeuille.

Les petites capitalisations sont par nature plus volatiles surtout lorsqu’elles annoncent des essais cliniques

 

Comment gérer au mieux la volatilité inhérente aux investissements dans les sociétés de biotechnologies ?

Le segment des biotechnologies peut effectivement connaître des périodes de volatilité à la fois dans le secteur, mais aussi au niveau des titres. Nous sommes donc particulièrement vigilants sur la taille de nos positions pour contrôler la volatilité. Les petites capitalisations sont par nature plus volatiles surtout lorsqu’elles annoncent des essais cliniques. Ainsi, nous avons tendance à être moins exposés sur ces titres afin d’atténuer la volatilité, avec chacune des positions représentant moins de 1% dans le portefeuille. Les sociétés de grande taille sont a priori moins volatiles car seul un faible pourcentage de leur valeur totale dépend d’un programme en particulier. Dans ce cas, nous pouvons nous permettre de prendre de plus larges positions, à plus de 10 % des encours, notamment dans des sociétés comme Celgene.

 

Qu’en est-il au niveau sectoriel ?

Il existe peu de moyens pour limiter la volatilité, qui s’accentue particulièrement en cas d’instabilité macroéconomique comme, on a pu le voir avec la controverse autour des prix des médicaments. Pourtant, la volatilité peut offrir de bonnes opportunités pour repositionner le portefeuille. Par exemple, lorsque le secteur est à des niveaux de valorisation élevés, nous re-pondérons le portefeuille en évitant les titres qui nous paraissent arrivés à maturité pour se tourner vers des zones où nous constatons encore des titres sous-évalués. De la même manière, lorsque le secteur rencontre des difficultés, nous nous détournons des sociétés qui ont vu leur fondamentaux se détériorer, pour privilégier des sociétés de meilleure qualité, capables de rebondir rapidement. 

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