Dans sa dernière lettre aux actionnaires, Jamie Dimon, le célèbre président de J.P.Morgan, donne son avis sur les enjeux qui révolutionnent les secteurs de la banque et de la finance. Deuxième opus : la réglementation. Extraits.

L’année dernière, notre groupe a dû gérer environ vingt changements réglementaires. Les plus importants sont  le GSIB, le CCAR et Bâle III. Les banques sont obligées de s’adapter tout en respectant leurs engagements en termes de revenus et de profits. Pour compliquer le tout, les contraintes réglementaires peuvent évoluer constamment. Nous n’évoluons donc pas dans un environnement stable. Actuellement, la réglementation qui nous impacte le plus est la surcharge de capital liée au GSIB. Le gouvernement américain a en effet des exigences deux fois plus supérieures à nos concurrents internationaux.Cette charge supplémentaire pourrait ainsi désavantager de nombreuses banques américaines.

 

Concurrence déloyale

 

C’est pourquoi nous travaillons autant pour réduire cette obligation. Nous ne voulons pas qu’elle nous pénalise sur le long terme. L’an dernier, nous avons mis en place des actions drastiques qui nous ont permis de passer de 4,5 % à 3,5 %.Cela est passé par la réduction des dépôts non opérationnels d’environ 200 millions de dollars, des actifs de niveau 3 de 22 millions de dollars et des produits dérivés de l’ordre de 15 milliards de dollars.

 

Pour réaliser ces objectifs réglementaires, la majorité des banques, dont la nôtre, sont en train de changer de business model. Nous y arrivons en manageant nos contraintes au niveau le plus granulaire possible : par produit, client ou activité. Clairement, de nombreuses contraintes telles que  le GSIB et le CCAR ne peuvent pas être répercutés aux clients. Nous avons conscience que ces contraintes ne concernent pas nos clients et que, pour garder, une relation forte nous devons rester transparents à ce sujet.

 

Un imapct sur les prix

 

Malheureusement, de nombreuses régulations concernant le capital ne sont pas encore actuellement connues. La plus importante pour nous est comment la surcharge du capital du GSIB est incorporé dans le stress test du CCAR. Néanmoins, nous estimons que nous sommes prêts et que nous pourrons nous adapter convenablement aux nouvelles exigences. Dans les années à venir, les parts de marché en fonction des pays et des produits vont fortement évoluer. Les prix des produits sont également amenés à fluctuer. Pour faire face à ces changements, nous sommes convaincus qu’il faudra faire des ajustements et déployer de nouveaux outils qui nous permettrons de servir au mieux nos clients tout en continuant à dégager un résultat convenable.

 

Pour lire en anglais l’intégralité de la lettre aux actionnaires, cliquez sur le lien.

 

Déjà publié :

 

« Les fintechs obligent les institutions financières à s’adapter »

 

À venir :

 

  • Big data
  • Gouvenance
  • Taux d’intérêt

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