La préférence du président de Financière de l'Oxer va clairement aux actions européennes et notamment aux banques qui demeurent la véritable colonne vertébrale de l'économie.

Décideurs. Après une année 2015 très volatile, que peut-on attendre de 2016 ?

Benoît Jauvert. Si 2015 fut une année sportive, 2016 sera une année d’expertise. Cette phrase pourrait constituer une synthèse appropriée de ce qui nous attend. Si nous pensions que la remontée des cours de 20 %  durant le premier trimestre 2015 était injustifiée, le retournement réalisé entre juillet et octobre l’est tout autant. Replaçons-nous au début d’année dernière. Les fondamentaux étaient solides et les valorisations attractives. Les perspectives de croissance du chiffre d’affaires des entreprises se situaient entre 9 % et 11 % tandis que Mario Draghi annonçait la poursuite de sa politique monétaire volontariste. On pouvait donc décemment anticiper une hausse des marchés. Cet environnement favorable demeure pour 2016. L’autre question que l’on est en droit de se poser concerne le positionnement des investisseurs. Mis à part le marché actions, sur quelle classe d’actifs pourraient-ils bien investir ? Quelles zones géographiques peuvent-ils à ce titre privilégier ? L’Asie ? L’Amérique du Sud ? La Russie ? L’Europe ? La réponse est toute trouvée. L’Europe sera à notre sens privilégiée. Les sociétés françaises et européennes ont les atouts pour tirer profit de l’environnement économique. Bien sûr, nous regardons attentivement ce qui se passe en Chine. Le gouvernement chinois a affirmé qu’il cesserait de fermer leurs marchés financiers lorsque ceux-ci baissent de manière trop importante. C’est une excellente nouvelle dans la mesure où cela va permettre d’assainir ce marché.

 

Décideurs. Le prix du baril de pétrole n’en finit plus de baisser. Cette chute va-t-elle encore perdurer ?  

B. J. Il y a une dizaine d’années en assistant à un dîner d’investisseurs, un dirigeant a interpellé Christophe de Margerie pour lui demander comment il voyait évoluer le cours du baril de pétrole. Il lui a répondu, je cite, « je m’en fous », précisant ensuite : « Depuis que je suis chez Total, aucun stratégiste n’a jamais su me dire à combien le prix du pétrole serait en fin d’année. Mon rôle est de trouver et d’exploiter des champs de pétrole au meilleur prix. Si le prix du pétrole est trop bas, nous ralentirons drastiquement leur exploitation. Le plus important étant de ne jamais cesser d’investir. »

 

Décideurs. Vous êtes résolument positif pour le secteur bancaire.

B. J. Effectivement nous sommes investis au capital de la BNP Paribas, de la Société générale ou encore d’ING Group. Prenons l’exemple de BNP Paribas. Cette firme a subi une amende mondiale de près de 9 milliards de dollars et pourtant son cours et ses ratios ont à peine été abîmés. Grâce aux dispositions prises par l’Union européenne, les banques font preuve d’une grande solidité et restent, par ailleurs, la colonne vertébrale d’une économie.

Nous apprécions également la visibilité offerte par les entreprises du secteur de la santé (Sanofi, Orpea) ainsi que certaines sociétés industrielles (Thales, Schneider). Les marchés des small-cap et mid-cap européens constituent également de très bons moteurs de performance (Kinépolis et le marché des biotechnologies).

 

Propos recueillis par Aurélien Florin

Retrouvez la suite de cet entretien dans l'édition 2016 du supplément « gestion de patrimoine & gestion d'actifs » du magazine décideurs

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